«Il faut redonner une confiance suffisante à la population pour se dire que l'orage est passé»

© Sputnik . Dominique Boutin / Accéder à la base multimédiaConfinement à Paris
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Chercheur et directeur de l’Irmes, Jean-François Toussaint a suggéré que les données statistiques mondiales rendent incertaines l'émergence d'une deuxième vague épidémique, pointant en outre le rôle de la température sur l’évolution du virus.

Le chercheur et directeur de l'Institut de recherche biomédical et d'épidémiologie du sport (Irmes), qui compile et interprète avec son équipe des données françaises et internationales depuis le début de l'épidémie, a donné son avis au Parisien sur l’évolution prochaine de l’épidémie.

Il conseille de ne pas redouter le déconfinement parce que «le sommet de la vague [de l’épidémie] est derrière nous», comme le montrent les données statistiques sur les consultations à l'hôpital, chez SOS médecin et aux urgences. En outre, il pense qu’il n’y aura pas de deuxième vague.

«On ne voit actuellement cette réascension dans aucun pays au monde. Il y a des cas sporadiques, des cas de retour, mais il n'y a pas de deuxième vague. On peut rester sur l'hypothèse qu'elle interviendra. L'autre, c'est qu'il n'y a peut-être pas de deuxième vague pour ce virus, comme pour le précédent en 2003. L'environnement favorable à sa propagation initiale a évolué», déclare-t-il.

Le chercheur remet en cause l'intérêt d'un confinement général car «la plupart des pays ont une dynamique tout à fait équivalente et comparable, quelle que soit la politique menée.» 

Corrélation entre la température et la propagation du virus

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Interrogé sur ses études, Jean-François Toussaint explique que le coronavirus se propage plus faiblement dans les pays relativement froids, au contraire des zones autour des 10 degrés, par exemple la température à Madrid ou en Italie fin février.

«Ces 10 degrés semblent représenter un optimum thermique favorable au virus. On voit que 90% de la mortalité se situe entre 20 degrés et 50 degrés de latitude nord. L'épidémie est arrivée en même temps en Amérique du Sud qu'en Europe, en février, et au bout de deux mois, il y a 100 fois plus de contaminations et de décès sur notre continent», indique-t-il.

Isolement des personnes à risque après le 11 mai

Selon lui, l'isolement a des effets contraires à la volonté de protection. Plusieurs personnes ont décidé de ne pas consulter de peur d'attraper le virus, précise le médecin qui cite en exemple des infarctus, des AVC, qui n'ont pas bénéficié de la prise en charge nécessaire.

«Il faut redonner une confiance suffisante à la population pour se dire que l'orage est passé. Il faut déterminer les politiques à partir de ce qu'on observe et pas seulement du risque maximal. On ne va pas dire que l'épidémie va durer jusqu'en 2026 si elle s'arrête au cours de l'été», martèle-t-il.

Selon Le Parisien, les études de l’équipe de M.Toussaint suggèrent que les mesures de ciblage des malades et de prévention seraient préférables à un confinement général, le virus pouvant être saisonnier.

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