«On ne comprend pas ce qu'on foutait encore là-bas», s'insurge un marin contaminé du Charles de Gaulle

© AP Photo / Christophe SimonLe porte-avions français Charles-de-Gaulle
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L’équipage du Charles de Gaulle, dont les deux tiers a été testé positif au Covid-19, a été «mis en danger» puisqu’il a dû rester longtemps sur le bateau en l’absence de réaction hiérarchique. «Le déclic a été fait trop tard», estime l’un des 1.046 contaminés du porte-avions.

Un des soldats du Charles de Gaulle infecté au Covid-19 à l’instar de 1.045 autres membres d’équipage a évoqué sur Europe 1, sous couvert d’anonymat, le risque auquel il avait été exposé face à l’impossibilité de respecter les mesures barrières et à l’inaction de sa hiérarchie.

«À nous faire rester aussi longtemps sur le bateau, nous avons été mis en danger», a-t-il affirmé. 

Sur les 1.760 marins du porte-avions 1.046, soit près des deux tiers, ont été testés positifs au virus.

Le marin a raconté qu’au début il n’y avait que trois ou quatre cas, mais que tout le monde comprenait qu’à bord d’un bateau cela ne pouvait pas s’arrêter là.

1.760 hommes dans un espace restreint

«Même si c'est le plus gros bateau militaire d'Europe, l'espace est restreint dedans. On est forcément obligés de côtoyer les gens, de les croiser. On ne peut pas tout le temps être à un mètre», a-t-il expliqué à la radio.

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Pis encore, lorsqu’il a développé les symptômes principaux du Covid-19, le médecin ne l’a pas mis en arrêt maladie mais lui a conseillé de mettre des gants par précaution et de continuer à travailler.

«Le déclic a été fait trop tard»

«En temps de paix, c'est la santé du personnel qui est prioritaire. En sachant qu'on n’est pas en temps de guerre, on ne comprend pas ce qu'on foutait encore là-bas », a-t-il déploré au micro d'Europe 1.

Sa déception vient également de l’attitude négligente de l’état-major envers la santé du personnel.

«Ils ont pris peut-être ça un peu à la légère au début, même si maintenant ils essayent de faire les choses bien.»

«Mais oui, on est énervés par rapport à la gestion qui a été faite (...). Pas forcément contre notre commandant, mais plus contre l'état-major et le ministère qui aurait dû prendre une décision bien plus tôt. Le déclic a été fait trop tard», a-t-il conclu.

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