Créé par un Camerounais, ce site Internet connecte clients et prestataires de services

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Geek et innovateur digital, Narcisse Fokou a créé Falla Needs, une plateforme qui connecte les prestataires aux clients. Ce carrefour virtuel de l’offre et de la demande compte à ce jour plusieurs abonnés. Grâce à son portail, beaucoup d’étudiants et de chômeurs réussissent à vendre leurs services en Afrique et dans le monde.

Derrière son allure frêle, Narcisse Fokou, 36 ans, cache un grand esprit. Étoile montante de l’univers numérique au Cameroun, ce geek est à la tête de Banaaf SARL, une entreprise d’innovation digitale.

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Il vient également de lancer Falla Needs («falla» signifie en pidgin local «chercher» et «needs» pour «besoins» en langue anglaise), une marketplace qui permet aux abonnés en Afrique et dans le monde de vendre ou d’acheter des services.

Cette idée est née de sa volonté d’offrir aux jeunes travailleurs indépendants la possibilité de gagner de l’argent depuis leur ordinateur.

«Falla Needs est une plateforme qui donne l’opportunité aux entrepreneurs africains de confier leurs tâches routinières à des freelances disséminés en Afrique à partir de 1.000 francs CFA (1,50 euro). C’est très simple et efficace», révèle-t-il à Sputnik.

Sur la plateforme, des offres de toutes les catégories font des clins d’œil aux visiteurs. Parmi les prestations proposées, on trouve du business consulting, du graphisme et design, de la programmation et bureautique, du marketing digital, de la rédaction et traduction, de la formation en ligne.

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Pour gagner un contrat, il suffit, nous renseigne le promoteur, de «créer un profil en décrivant son offre de service suivant un formulaire».

«Le client peut à son tour solliciter un service en s’inscrivant sur notre site ou en contactant le prestataire directement en privé», détaille-t-il.

Lancé début janvier 2020, le site compte déjà plus de 1.800 abonnés en Afrique et 300 à travers le monde. Et chaque jour, de nouveaux profils se créent en quelques clics pour satisfaire la forte demande en expertise. Une fierté pour Narcisse Fokou qui attend encore d’autres abonnés dans les prochains mois.

«Nous espérons, à la lumière de nos données de ces derniers mois, plus de 20.000 nouveaux profils d’ici à la fin de l’année», confie l’entrepreneur.

Au service des freelancers

Si de plus en plus d’abonnés africains trouvent leur compte sur la plateforme, Narcisse Fokou ambitionne d’étendre son réseau à d’autres prestataires dans le monde. Déjà, nous explique le jeune entrepreneur, «les clients recrutent de partout à l’international».

Inversement, le site est régulièrement consulté, depuis son lancement, par des Occidentaux ou des Africains de la diaspora qui viennent chercher une main-d’œuvre bon marché sur le continent africain.

«Nous avons des clients qui viennent d’Europe, d’Asie et d’Amérique et qui sont satisfaits du travail de nos prestataires. Qu’ils soient de France, de Belgique, d’Angleterre, d’Allemagne, du Canada, du Pakistan ou des États-Unis, notre site joue les intermédiaires entre clients et prestataires et retire ses commissions sur les transactions», se réjouit  Narcisse Fokou.

Pour élaborer cette initiative, l’entrepreneur s’est inspiré de Fiverr (une place de marché en ligne pour les travailleurs indépendants basée à Tel-Aviv et fondée en 2010) où auparavant, il exerçait comme prestataire. Motivé par le désir de trouver une solution alternative au chômage de ses compatriotes, l’idée de la plateforme a commencé à lui trotter dans la tête en 2016.

«Au-delà de cela, il faut dire que plusieurs raisons m’ont poussé à lancer ce projet. La première était de satisfaire au besoin pressant de trouver un intermédiaire de confiance  entre client et prestataire. La deuxième est la popularité grandissante du format de travail en freelance en Afrique et dans le monde. Et la troisième raison était l’avènement de l’e-paiement», relate-t-il.

Grâce à sa solution digitale, beaucoup de jeunes Camerounais et d’Africains réussissent aujourd’hui à gagner leur vie. C’est le cas d’Axel Kembou, prestataire spécialisé en informatique qui a déjà créé pour plusieurs clients basés en Europe et en Afrique des sites Internet.

«Je me suis inscrit sur cette plateforme il y a quelques mois et j’ai déjà eu des commandes, notamment dans la création de sites Internet. Une partie des clients qui m’ont contacté venait de la Belgique et de la France, et l’autre d’Afrique», témoigne-t-il.

Axel Kembou ajouter que «Falla Needs m’a permis de résoudre un problème fréquent que rencontrent les professionnels de mon acabit: trouver des clients.»

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Des témoignages qui ne doivent pas maquiller la réalité de l’entrepreneur, bien souvent triste au-delà des apparences. En effet, Narcisse Fokou s’est heurté, comme beaucoup d’autres, au rejet de son entourage lors de la mise en œuvre de son initiative.

«Ce qui est un peu désolant en Afrique, et au Cameroun en particulier, c’est que les gens croient peu aux innovations digitales lorsque celles-ci échappent à leur entendement», constate-t-il, conscient «du travail d’éducation à faire».

Passionné d’économie numérique, qui regorge, confesse-t-il, «d’incroyables opportunités», Narcisse Fokou –qui est certifié Impretec (Programme des Nations unies créé pour promouvoir la création de petites et moyennes entreprises durables, innovantes et compétitives sur le plan international) et Ethical Hacker– veut faire de sa plateforme Falla Needs une référence mondiale.

Une ambition louable pour un jeune Africain parti de rien.

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