Une avocate verbalisée pour «rassemblement interdit» lors d’un entretien avec ses clients à Paris - vidéo

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Une avocate, qui s’entretenait avec les proches de ses clients devant le tribunal judiciaire de Paris, a déclaré avoir été verbalisée et condamnée à une amende de 135 euros pour «rassemblement interdit». Ses confrères ont dénoncé cette décision.

Une avocate, Me Hanna Rajbenbach, a annoncé avoir été verbalisée par la BRAV samedi 23 mai et condamnée à une amende de 135 euros «pour rassemblement interdit sur la voie publique» devant le tribunal judiciaire de Paris.

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Au moment de la verbalisation, Mme Rajbenbach était en train de s’entretenir avec des proches de ses clients déférés après une manifestation le 21 mai. Il s'agissait ainsi d’une «rencontre à titre professionnel, pourtant autorisée par le décret du 11 mai 2020», a noté l’avocate sur Twitter.

D’après la préfecture de Paris, «16 personnes ont été verbalisées devant le tribunal de grande instance de Paris pour non-respect» de l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes adoptée en raison de «l'état d'urgence sanitaire» lié à la pandémie de Covid-19.

​Selon une source policière citée par l’agence France-Presse (AFP), ces personnes «attendaient le Gilet jaune Stéphane Espic qui devait passer devant la justice».

Mécontentement des avocats

Plusieurs avocats parmi lesquels Olivier Cousi, le bâtonnier du barreau de Paris, Me Arié Alimi, Vincent Brengarth et Raphaël Kempf ont dénoncé la verbalisation de l’avocate, selon l’AFP.

​«L'exercice des droits de la défense et la publicité de la justice, même réduite en raison de la propagation du virus, ne sauraient souffrir de telles atteintes. La criminalisation de l'espace public au bon vouloir des préfectures est intolérable et constitue un risque pour l'état de droit», ont noté les avocats dans un message diffusé par l'AFP.

Me Elise Arfi a qualifié cette verbalisation de «harcèlement» et d’«abus de pouvoir».

​«Je m'étonne de l'absence (intentionnelle?) de discernement et des ordres donnés. Les avocats, de plus en plus poussés hors des tribunaux, ne peuvent pas en plus être poursuivis sur la voie publique», a pour sa part déclaré Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB) qui représente les 70.000 avocats français.

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