Twitter et Facebook suspendent des comptes de militants LGBT, puis se rétractent

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Des militants LGBT et activistes de la lutte contre le sida ont vu leur comptes Twitter et Facebook suspendus, pour avoir utilisé le mot «pédé», en parlant de leurs combats. Les principaux concernés y voient un avant-goût de la future loi Avia.

Une quinzaine de comptes Facebook et Twitter, appartenant à des militants LGBT, ont été suspendus pour avoir employé des mots tels que «pédé» en relation avec leur orientation sexuelle, a rapporté Libération mercredi 27 mai.

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Un hashtag «Si j'étais juif» en tête des tendances sur Twitter, quelques jours après le vote de la loi Avia

Parmi les internautes concernés figurent quelques personnalités du milieu LGBT, comme Gwen Fauchois, vice-présidente de l’association Act Up-Paris. Les comptes ont été suspendus en vertu des règles relatives aux discours haineux sur les différentes plateformes, qui prohibent généralement les attaques sur l’orientation sexuelle, rapport Libération.                 

Les prémices de la loi Avia?

Les intéressés se disent pour beaucoup choqués de cette suspension, précisant utiliser généralement ces mots pour dénoncer les stigmatisations, dans une forme de «réappropriation du stigmate».

«C’est une réappropriation de l’injure et du stigmate, de manière à ne pas laisser à nos détracteurs une supériorité sur nous en maniant ces mots […] Ça fait dix ans que j’utilise le mot "pédé" sur Facebook et je n’ai jamais été bloqué avant», explique à Libération Fred Bladou, militant de Aides, une association de lutte contre le VIH.

Certains militants concernés voient dans cette suspension une préfiguration de la future loi Avia, qui rentrera en application le 1er juillet. Le texte prévoit en effet une obligation de retrait des contenus «manifestement» illicites, par les opérateurs de plateformes en ligne (Facebook, Twitter, YouTube, etc.). En cas de refus, les opérateurs pourraient se voir infliger une amende allant jusqu’à 1,25 millions d’euros.

«Elle [la loi Avia, ndlr] déléguera le pouvoir de choisir ce que l’on a le droit de dire ou non à des entreprises privées […] On va assister à un polissage des discours pour ne pas être censuré de manière injuste […] L’emploi des mots dépend aussi du contexte, ce n’est pas un algorithme qui peut l’analyser», explique à Libération l’avocate Caroline Mécary

Suite à l’article paru dans Libération, Facebook a néanmoins fait savoir que les contenus supprimés sur les comptes des militants LGBT seraient restaurés «sous peu», reconnaissant «une erreur», précise le quotidien.

 

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