Les organisateurs de la manifestation pour Adama Traoré accusent le préfet de Paris d'être «responsable» des violences

© SputnikAssa Traoré lors de la manifestation Justice pour Adama Traoré, 2 juin 2020
Assa Traoré lors de la manifestation Justice pour Adama Traoré, 2 juin 2020 - Sputnik Afrique
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Assa Traoré a affirmé sur France Bleu que seul le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est responsable des violences lors de la manifestation en hommage à son frère, mardi 2 juin. Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture.

Lors d’un entretien sur France Bleu, au lendemain du rassemblement à Paris en hommage à Adama Traoré, Assa Traoré a réagi à la tournure violente qu’ont prise les événements lors de l’intervention de la police, laquelle a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

«Cela fait quatre ans que le comité Justice pour Adama organise des manifestations, qui se sont toujours bien passées», a-t-elle expliqué, affirmant que «le seul responsable de ce qui s'est passé mardi soir en fin de manifestation, c'est le préfet de police Lallement».

Assa Traoré se félicite que «le peuple ait répondu à cet appel». La manifestation s’est tenue en raison d’une nouvelle expertise commandée par la famille Traoré qui met en cause la technique d’interpellation des gendarmes, lesquels auraient causé la mort d’Adama Traoré en 2016.

Un rassemblement devant le tribunal de Paris à l'appel du collectif de soutien à la famille d'Adama Traoré, 2 juin 2020 - Sputnik Afrique
Plus de 20.000 manifestants pour réclamer justice pour Adama, des gaz lacrymogènes tirés

Elle fait également suite au soulèvement populaire aux États-Unis déclenché par le meurtre de George Floyd par un policier. Des émeutes se sont déroulées dans de nombreuses grandes villes américaines. À Paris, les manifestants ont brandi des pancartes affichant notamment «Black Lives Matter» (la vie des Noirs compte) et «Let us Breathe» (laissez-nous respirer).

À ce propos, Didier Lallement a envoyé ce mardi un message aux fonctionnaires de police de l’agglomération, rappelant que «la police n’est ni violente ni raciste», et qu’ils constituent «le rempart républicain contre la délinquance et ceux qui rêvent de chaos et d’anarchie».

Un rassemblement interdit

La manifestation avait été interdite par la préfecture, invoquant l’état d’urgence sanitaire qui interdit tout rassemblement de plus de 10 personnes et une crainte que des débordements aient lieu sur un site sensible, en l’occurrence devant le tribunal judiciaire de Paris. Le comité «justice et vérité pour Adama» a souhaité maintenir l’événement, qui a rassemblé près de 20.000 personnes dans la capitale.

Les manifestants se sont heurtés aux forces de l’ordre, entre tirs de gaz lacrymogènes, jets de projectiles et incendies volontaires. Plusieurs figures de la droite se sont indignées que cette mobilisation ait pu avoir lieu, notamment le chef de file des sénateurs des Républicains, Bruno Retailleau, et le président LR du Sénat, Gérard Larcher.

«La violence n'a pas sa place en démocratie. Rien ne justifie les débordements survenus ce soir à Paris, alors que les rassemblements de voie publique sont interdits pour protéger la santé de tous», a quant à lui réagi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur Twitter.

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