Mathieu Kassovitz sur les violences policières en France: «je comprends la mentalité des casseurs»

© AP Photo / Vianney Le CaerMathieu Kassovitz
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Pour lui, il est «indéniable» que la mort d’Adama Traoré en 2016 ait été due aux violences. Mathieu Kassovitz a déclaré sur RMC qu’il comprenait «la mentalité des casseurs». «Ils cassent pour obtenir des choses et c'est normal!», a lâché le réalisateur du film culte «La Haine» qui fête 25 ans.

Invité sur RMC pour l’émission «Les Grandes Gueules», l’acteur et réalisateur français Matthieu Kassovitz est revenu sur le sujet sensible des violences policières dans le contexte de la mort récente de George Floyd, et de celle d’Adama Traoré survenue en France il y a quatre ans.

«Adama Traoré a été victime de violences, c'est indéniable!», lance le cinéaste avant de poursuivre: «Il a été étouffé, il a eu la cage thoracique enfoncée, il a été laissé pour mort sur le sol de la gendarmerie pendant que les gendarmes mentaient à sa famille en disant qu'il allait bien. Ça veut dire que tous les gendarmes de cette caserne sont complices», poursuit-il.

Quant à l’hommage rendu à Adama Traoré qui a été émaillé d’heurts à Paris le 2 juin, M.Kassovitz précise:

«Je ne suis pas du côté des casseurs, mais je comprends leur mentalité. Ils cassent pour obtenir des choses et c'est normal! Face aux 20.000 personnes réunies à Paris, j'espère qu'il va y avoir une réponse du gouvernement, une réponse judiciaire dans les jours qui viennent.»

Police «pas assez éduquée»

Le réalisateur du film «La Haine» qui fête cette année ses 25 ans, considère qu’aujourd’hui, il est «trop facile d’être policier»:

«La police n'est pas assez éduquée ni assez bien payée. Ils n'ont pas l'éducation, le background psychologique qui leur permet de comprendre et de gérer cette pression-là, pour maintenir la paix. Désolé de le dire, mais je pense que notre police manque d’intelligence», tranche Mathieu Kassovitz.

L’hommage à Adama Traoré dégénère à Paris

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Interdite par la préfecture de police, la mobilisation du 2 juin pour dénoncer la mort du jeune homme noir lors de son interpellation brutale en 2016 a été émaillée par des heurts en fin de soirée. Des jets de projectiles ont été signalés. Les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes. 18 personnes ont été interpellées.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a promis que «chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes» ferait «l'objet d'une enquête, d'une décision, d'une sanction».

Plus de 20.000 personnes sont venues mardi rendre hommage à Adama Traoré. D'après les résultats d'une nouvelle expertise commandée par sa famille, c'est la technique d'interpellation employée par les forces de l'ordre qui a provoqué son décès.

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