Géopolitique et coronavirus, la Chine face à Taïwan et Hong Kong, les USA en embuscade

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Face aux crises sanitaire et économique surgissent de nouvelles tensions entre Taïwan et Hong Kong d’un côté et la Chine de l’autre. L’interventionnisme américain joue-t-il un rôle? Décryptage de Barthélemy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), pour le Désordre mondial.

Dans le contexte de la pandémie de coronavirus et des troubles mondiaux actuels, deux régions chinoises sont sous le feu de l’actualité: Taïwan et Hong Kong. L’île a été au centre du débat sur la réaction de la Chine à la crise sanitaire initiale du coronavirus, qui est partie de Wuhan.
 

Les responsables taïwanais de la santé affirment avoir averti dès le 31 décembre de l’année dernière l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de la menace représentée par l’épidémie à Wuhan, et disent qu’ils ont été ignorés. Une relation spéciale de l’OMS avec la Chine est-elle à blâmer dans cette affaire? Les États-Unis et leurs alliés ont ensuite fait pression sur l’OMS pour que Taïwan ait sa place au sein de l’organisation, indépendante de la Chine. Était-ce raisonnable?
Barthélemy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), revient sur l’alliance historique entre les États-Unis et Taïwan:

«Il y a une relation qui est très ancienne entre les nationalistes –comme on les appelle– de Taïwan et les États-Unis notamment avec le Parti républicain. Quand on remonte à l’Administration de Eisenhower dans les années 50, on avait là une relation très forte qui s’était nouée entre ces deux entités. On était en période de guerre froide, c’était la lutte contre le communisme, et Taïwan était l’un de ces remparts contre le communisme. Et puis pendant toute cette période, vous avez eu du côté Taïwan une forme de lobbying vis-à-vis des États-Unis.»

Cependant, d’après l’expert, la relation n’est plus ce qu’elle était:

«À Taïwan, on s’inquiète de la perte du leadership américain. On s’inquiète des ambiguïtés de Washington en Asie, on s’inquiète du fait que la confiance que l’on peut accorder aux États-Unis n’est peut-être plus la même qu’autrefois.»

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Par ailleurs, la Chine vient d’adopter une nouvelle loi sécuritaire en vue de réprimer les émeutes à Hong Kong. En représailles à cette «loi sur la sécurité nationale», Donald Trump vient de mettre fin au «statut spécial» de Hong Kong, qui accordait un régime commercial plus favorable à la cité. Qu’est-ce que cela signifie? Et pourquoi cette tension entre la Chine et l’Occident sur le statut de Hong Kong? Courmont réagit:

«On a, semble-t-il, un immense malentendu entre les Occidentaux d’un côté et les Chinois de l’autre, sur ce que signifie ce statut particulier de Hong Kong.»

L’expert revient sur le contexte original du traité qui se montre aujourd’hui problématique:

«Nous étions dans les années 80, la Chine s’ouvrait au monde et à l’époque, les Occidentaux pensaient d’une manière sans doute naïve que la Chine allait se démocratiser à la suite de son décollage économique. Et on part du principe qu’au terme de ces 50 ans, la rétrocession ne posera pas de problème puisque, de toute façon, la Chine sera démocratique comme Hong Kong et donc tout se passera très bien.»
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