Un éboueur licencié après 26 ans de service se donne la mort, la famille veut porter plainte

© AFP 2023 Pierre-Pilippe Marcoudéchets
déchets - Sputnik Afrique
S'abonner
Vendredi 5 juin, un éboueur qui travaillait depuis 26 ans dans des sociétés de collecte de déchets s’est donné la mort après avoir mis sa tenue de travail. La veille, il avait reçu sa lettre de licenciement. La famille de celui qui tout récemment était un «héros du quotidien» a l’intention de porter plainte, selon France Bleu.

Le 5 juin, un homme de 46 qui avait travaillé pendant 26 ans dans les sociétés de collecte de déchets Véolia puis COVED (collecte valorisation énergie déchets) s’est suicidé après avoir reçu une lettre de licenciement consécutive à un contrôle d’alcoolémie lors d’une tournée au Fresne-Camilly, près de Caen. Il s’est donné la mort dans sa tenue de travail, relate France Bleu.

«Avec son collègue, ils ont accepté deux bières offertes par un client», a expliqué Ahmed Benani, élu CFDT au CSE de la COVED.

Les deux ont été convoqués et ont été licenciés. L’éboueur qui s’est suicidé présentait un taux d’alcoolémie de 0,19 g par litre de sang.

«Il a reçu sa lettre de licenciement le jeudi, le vendredi matin, il a revêtu sa tenue de travail et s’est donné la mort dans le garage de ses parents», a confié à France Bleu Yannick Martin, délégué CGT à la COVED.

Un licenciement expéditif

Selon lui, en 26 ans de carrière l’homme a «été mis à pied une fois pour un changement de nom sur un planning».

Paris - Sputnik Afrique
Un éboueur licencié à Paris pour s'être reposé au travail, il s’explique et saisit la justice - vidéo
«Ils auraient pu mettre en place un suivi, un accompagnement, au lieu de le licencier tout de suite».

Les syndicats ont saisi l’inspection de travail. Les parents, dévastés, souhaitent porter plainte.

Un «héros du quotidien» qui n’a pas eu de deuxième chance

Son frère reconnaît qu’il ne fallait pas boire d’alcool pendant la tournée.

«Mais ça n’était jamais arrivé en 26 ans de carrière. Ils auraient pu lui laisser une deuxième chance».

Lui-même éboueur, il déplore que les marques de reconnaissance témoignées pendant le confinement semblent être déjà oubliées.

«Mon frère a travaillé sans relâche pendant toute cette période, on était les héros du quotidien. Là c’est le monde qui s’écroule.»
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала