«L’Ozocab», la capsule anti-coronavirus made in Algérie

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Des chercheurs algériens ont développé une cellule de désinfection du coronavirus utilisant un générateur d’ozone. Selon les concepteurs de l’Ozocab, ce procédé unique et révolutionnaire permet d’éliminer tout type de virus et de bactéries et ne comporte aucun risque pour la santé humaine, ni pour l’environnement.

Dans un proche avenir, il sera possible de procéder à une désinfection efficace par un simple jet d’ozone, ou triogène, un gaz qui se compose de trois molécules d’oxygène (O3). Doué d’un fort pouvoir oxydant, l’ozone détruit tous types de micro-organismes mais il s’avère également très dangereux pour la santé en cas d’inhalation. D’où la nécessité de mettre au point un équipement qui évite tout contact avec les voies respiratoires.

C’est l’idée développée par l’équipe des professeurs Amor Tilmatine et Mohamed Fodil Boukoulda, deux enseignants à l'Institut de génie électrique de l'Université Djillali Liabes de Sidi-Bel-Abbes (430 km à l’ouest d’Alger). Adel Mohamed-Belarbi, titulaire d’un DEA en aéronautique et spécialiste dans la conception de drones est également au cœur de cette aventure. Chargé du développement et de la conception de la cabine du prototype de l’Ozocab, il explique à Sputnik les spécificités de ce procédé unique au monde.

«L’équipe des professeurs Tilmatine et Boukoulda travaille depuis plusieurs années sur les propriétés de l’ozone et son utilisation dans différents domaines. Lorsque la pandémie de coronavirus a débuté, les chercheurs ont décidé d’adapter leurs travaux afin de participer à la lutte contre le Covid-19. Cette cellule est révolutionnaire car elle fonctionne grâce à un générateur qui transforme l’air contenu dans l’Ozocab en ozone», indique-t-il.

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Le principe est simple: le corps est enfermé hermétiquement dans la capsule grâce à un système de joints étanches. Seule la tête dépasse de l’Ozocab qui est doté d’une encolure réglable permettant de l’adapter à toutes les morphologies et à tous les âges. Le générateur développé par l’équipe de l’université de Sidi-Bel-Abbès transforme l’oxygène (O2) en triogène (O3) et, après quelques minutes, le gaz est évacué de la capsule par un système de canalisation.

«Il n’y a pas de risque de pollution car l’O3 revient à sa forme initiale au bout de quelques minutes. Nous devons déterminer le temps nécessaire à la désinfection d’une personne afin de permettre une utilisation optimale de cette cabine qui devra être installée à l’entrée d’espaces publics ou d’administrations», souligne l’ingénieur en aéronautique.

Interdiction des tunnels de désinfection

Adel Mohamed-Belarbi affirme que la réalisation du prototype a été un véritable challenge en plein couvre-feu imposé par les autorités algériennes pour lutter contre la propagation du coronavirus.

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Selon lui, une des principales contraintes a été de trouver les matériaux plastiques durant cette période. Dès la phase d’essais, la capsule de désinfection à l’ozone devrait être homologuée avant de passer à l’étape de production et de commercialisation. Le projet, qui a reçu le soutien d’un groupe industriel algérien devrait avoir un bel avenir. Principalement en Algérie où les autorités ont récemment décidé d’interdire l’utilisation des tunnels de désinfection. Dans une note datée du 7 juin 2020, la direction générale de la prévention du ministère de la Santé a recommandé le retrait de ces équipements dont l’utilisation a connu un réel engouement depuis le début de la pandémie de Covid-19.

«Il a été constaté ces derniers jours l’utilisation de tunnels de désinfection à l’entrée de certains établissements de santé, institutions et grandes surfaces. Ces tunnels dont le fonctionnement est basé sur l’aspersion de produits désinfectants qui sont toxiques et extrêmement irritants pour la peau et les muqueuses et peuvent être à l’origine de bronchopathies dues à l’inhalation et également d’effets gastro-intestinaux tels que diarrhées et vomissements», indique le ministère de la Santé.

En fait c’est l’absence de produits désinfectants adaptés qui pose problème dans l’utilisation de ces tunnels. Selon les statistiques officielles annoncées jeudi 11 juin, l’Algérie comptabilisait 10.589 patients positifs au Covid-19, 741 décès et 7.255 guérisons.

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