Cinq hommes arrachent un poteau funéraire pour dénoncer la «dépossession de l'Afrique» - vidéo

CC BY 2.0 / Andy Roberts / Musée du Quai Branly à Paris
Musée du Quai Branly à Paris - Sputnik Afrique
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Un poteau funéraire Bari du XIXe siècle a été arraché de son socle au Musée du Quai-Branly par un groupe de cinq hommes. Dans une vidéo postée en ligne, les hommes expliquent avoir agi pour dénoncer la «dépossession de l'Afrique».

Un groupe de cinq hommes, dénonçant la «dépossession de l'Afrique de ses richesses», est entré le 12 juin au Musée du Quai Branly à Paris, où ils ont arraché de son socle un poteau funéraire Bari du 19e siècle, avant d'être interpellés par la police.

Une plainte a été déposée par le musée et une enquête de police est en cours, a-t-on indiqué au Quai Branly, où l'on ne souhaite faire aucune commentaire.

«Cinq individus ont été interpellés et placés en garde à vue des chefs de “tentative de vol en réunion d'un objet mobilier classé”», a indiqué à l'AFP le parquet de Paris, qui a confié l'enquête au commissariat du 7e arrondissement.

Les cinq hommes se sont filmés longuement après avoir pénétré dans le musée rouvert depuis mardi 9 juin, selon la vidéo postée en ligne.

​On y voit l'un des cinq hommes, qui se présente comme un ressortissant de la République démocratique du Congo, desceller le poteau funéraire, aider par un autre, avant de l'emmener dans les couloirs.

Pendant qu'il est filmé, l'homme hurle ses critiques contre la France: «nous avons décidé de récupérer ce qui nous appartient».

«Ces biens nous ont été volés sous la colonisation. On part avec notre bien, on le ramène à la maison», répète-t-il aux gardiens qui les apostrophent et tentent de les retenir. À la fin, la police vient les interpeller.

«Atteinte au patrimoine»

Franck Riester a condamné dans un communiqué «avec la plus grande fermeté» ces actes «qui portent atteinte au patrimoine». Il relève que ces hommes «ont formulé des messages à caractère politique et contesté la présence de cette œuvre, et d'autres, dans les collections françaises».

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«Si le débat sur les restitutions d'œuvres issues du continent africain est parfaitement légitime, il ne saurait en aucun cas justifier ce type d'actions», a ajouté M.Riester.

«L'œuvre ne semble avoir subi aucune dégradation importante et le musée va prendre sans délai toute mesure pour mener à bien les éventuelles restaurations requises», a indiqué le ministre.

La question des restitutions d'œuvres africaines qui sont arrivées dans les musées publics français pendant la colonisation est particulièrement sensible et controversée. Le Musée du Quai Branly dispose de la principale collection d'arts premiers africains.

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