L'Inde sous le choc de la mort de 20 de ses soldats, la Chine garde le silence

© Sputnik . Kirill Braga / Accéder à la base multimédiaL’armée indienne a reçu des radars débusquant les terroristes même sous terre
L’armée indienne a reçu des radars débusquant les terroristes même sous terre - Sputnik Afrique
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L'accrochage militaire meurtrier dans l'Himalaya entre l'Inde et la Chine fait mercredi la une de la presse indienne, contrastant avec le silence de Pékin sur cet affrontement sans précédent depuis plus de 40 ans, qui a causé la mort d'au moins 20 soldats indiens, rapporte l’AFP.

Dans la nuit de lundi à mardi, des troupes des deux géants asiatiques se sont affrontées dans un corps-à-corps d'une extrême violence dans une vallée à plus de 4.000m d'altitude du désert montagneux du Ladakh (nord de l'Inde), où leur frontière fait l'objet d'un litige de longue date. Au moins 20 soldats indiens sont morts.

Les deux armées sont engagées depuis quelques semaines dans plusieurs face-à-face tendus le long de leur frontière contestée, principalement au Ladakh, et ont dépêché des milliers de renforts. Elles étaient convenues il y a dix jours d'une désescalade dans certaines des zones disputées.

New Delhi et Pékin se rejettent mutuellement la responsabilité de l'affrontement meurtrier, le premier en 45 ans entre les deux nations les plus peuplées de la planète. L'Inde a évoqué des victimes «des deux côtés», mais la Chine est restée muette sur d'éventuelles victimes dans ses rangs.

L’Inde sur le qui-vive

La confrontation fait mercredi les gros titres des journaux indiens, supplantant même la pandémie de coronavirus qui fait rage dans le pays d'Asie du Sud.

«La provocation est grave», estime le quotidien Indian Express dans son éditorial appelant l'Inde à «garder la tête froide» et «à répondre par une réflexion calme et une volonté de fer».

New Delhi doit «être préparé à l'escalade» mais «en étant conscient de ce que cela implique pour l'avenir», écrit le journal. Certaines chaînes de télévision ultra-nationalistes louent elles les «martyrs» tombés au front et utilisent le mot-dièse #ChineMustPay (#LaChineDoitPayer).

La Chine ne communique pas

À l'inverse, de l'autre côté de l'Himalaya, le grand journal de la télévision nationale chinoise mardi soir n'a pas soufflé mot de l'incident frontalier.

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Mercredi, plusieurs journaux chinois se contentent de reproduire sur leur site, mais pas en version imprimée, le communiqué du ministère de la Défense appelant l'Inde à la retenue.

Dans un éditorial, le quotidien nationaliste Global Times, publié en chinois et en anglais, explique que Pékin se refuse à communiquer le nombre des victimes chinoises «afin d'éviter les comparaisons et empêcher une escalade du sentiment de confrontation».

Les deux capitales asiatiques ont réitéré mardi leur volonté de résoudre cette crise par la voie diplomatique, une «solution pacifique» également souhaitée par l'ONU et Washington.

«Nous sommes loin de la Troisième guerre mondiale, mais c'est une situation explosive et dangereuse entre deux puissances nucléaires nationalistes à un moment où l'influence américaine a considérablement diminué», a déclaré Abraham Denmark, directeur du programme Asie du groupe de réflexion américain Wilson Center.

Des conflits territoriaux de longue date

L'Inde et la Chine ont plusieurs litiges territoriaux de longue date, dans les secteurs du Ladakh et de l'Arunachal Pradesh (est).

Les confrontations dans des zones montagneuses entre armées indienne et chinoise sont devenues plus fréquentes ces dernières années, ce que l'administration Trump interprète comme le signe d'une agressivité chinoise croissante en Asie.

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Début mai, des affrontements à coups de poing, pierres et bâtons avaient notamment opposé des militaires des deux pays dans la région du Sikkim (est de l'Inde), faisant plusieurs blessés.

Les troupes chinoises avaient aussi avancé dans des zones considérées par l'Inde comme situées sur son territoire au Ladakh, poussant New Delhi à dépêcher des renforts dans la région.

La précédente altercation meurtrière entre militaires indiens et chinois datait de 1975, lorsque quatre soldats indiens avaient perdu la vie en Arunachal Pradesh. Aucune balle n'a été tirée au-dessus de la frontière indo-chinoise depuis.

Le dernier conflit ouvert entre les deux nations les plus peuplées de la planète remonte à la guerre-éclair de 1962, qui avait vu les troupes indiennes rapidement défaites par l'armée chinoise.

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