Un lien entre la consommation de sucre et le risque de démence établi par une étude française

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Outre les prédispositions génétiques, la consommation excessive de sucre augmenterait le risque de développer la maladie d’Alzheimer. C’est ce qu’affirme une étude française menée pendant 12 ans par l’Inserm et l’Université de Montpellier.

Une étude menée sur 2.800 Français de plus de 65 ans pendant 12 ans a dévoilé un lien entre un régime riche en sucre et le risque d’Alzheimer. Dans un communiqué publié mercredi 17 juin, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) alerte ainsi sur le risque que représentent les «collations sucrées».

Les chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Montpellier ont cherché à comprendre comment certains facteurs environnementaux, tels que l’alimentation, pouvaient influencer le développement de la démence. Ils ont ainsi orienté leurs travaux sur la consommation de sucre. Leurs résultats ont été publiés le 7 juin dans la revue Alzheimer & Dementia.

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Chez les patients «possédant l’allèle E4 du gène APOE» qui ont l’habitude de consommer du sucre au goûter, le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer était augmenté de «deux à trois fois pour chaque portion supplémentaire équivalente à la charge glycémique de 30 grammes de baguette». Leur conclusion ne tient toutefois pas compte d’autres facteurs comme l’activité physique, les comorbidités ou le régime alimentaire.

L’Inserm note également qu’«aucune association de ce type n’a été révélée pour les autres repas de la journée». Les auteurs de l’étude ont alors cherché à déterminer pourquoi le sucre avait davantage d’impact chez ces personnes à ce moment-là de la journée.

Le goûter pointé du doigt

Comme l’explique l’Institut, les repas pris au goûter sont habituellement riches en sucres et ont tendance à être pauvres en graisses et en fibres, tout en étant consommés sans accompagnements. Ces aliments sont alors plus à même d’engendrer des pics d’insuline.

«Répété quotidiennement, ces pics d’insuline pourraient induire à terme une insulinorésistance périphérique mais aussi cérébrale via le stress oxydatif et l’inflammation, ce qui favoriserait le développement des démences, des phénomènes auxquels les porteurs de l’allèle E4 sont plus sensibles», a expliqué Sylvaine Artero, directrice de l’équipe de recherche.

Si ces résultats doivent encore faire l’objet d’études supplémentaires, ils «ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de prévention» et permettent de mieux comprendre les liens entre les «sucres, l’insulinorésistance et la survenue de démences», a-t-elle conclu.

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