Investisseurs russes au Tchad: qu’en est-il des 7,5 milliards d’euros d’intentions de financement?

© Sputnik . Grigory Sisoev / Accéder à la base multimédiaJosué Madjitoloum, président du conseil de l’administration de l’Organisation nationale patronale des Entreprises du Tchad
Josué Madjitoloum, président du conseil de l’administration de l’Organisation nationale patronale des Entreprises du Tchad  - Sputnik Afrique
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Après le Forum de Sotchi en 2019, les représentants du monde des affaires tchadien sont repartis avec des promesses de financement pour un montant de 7,5 milliards d’euros. Le président du conseil d’administration de l’Organisation nationale patronale des entreprises du Tchad dresse pour Sputnik un état des lieux actuel.

Un an avant le grand Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Sotchi, le Tchad a été le premier pays africain à organiser en 2018 un forum économique bilatéral avec des partenaires potentiels russes, qui se sont rendus à N’Djamena.

«Le Covid-19 a dicté ses lois»

Ces deux événements économiques ont été à l’origine des belles promesses de financement de la part des investisseurs russes pour des secteurs divers du Tchad à hauteur de 7,5 milliards d’euros, mais la crise sanitaire mondiale a suspendu la mise en place de certains projets, explique Josué Madjitoloum, président du conseil d’administration de l’Organisation nationale patronale des entreprises du Tchad (ONPET).

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«Actuellement, notre pays fait face à une crise économique et sécuritaire suite à la chute du prix du baril de pétrole. À l’époque, dès notre retour de Sotchi, nous avons engagé des négociations avec nos différents partenaires russes qui se sont positionnés pour la concrétisation de ces projets, malheureusement le mal du siècle appelé Covid-19 a dicté ses lois pour anéantir notre élan sur ce vaste chantier économique qui va certainement changer l’image de notre pays.»

Une coopération médiatique

Hormis la chute du prix du pétrole, depuis 2014 le Tchad traverse une crise sécuritaire aiguë due à l’activité terroriste à sa frontière de Boko Haram, qui a prêté allégeance à Daech*, c’est un des facteurs majeurs qui démolit l’économie fragile du pays.

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Les investissements étrangers, notamment russes, sont une solution prioritaire. Et cette coopération va reprendre après la pandémie, certifie Josué Madjitoloum, y compris dans de nouveaux secteurs comme celui des médias.

«Le Tchad et la Russie ont une histoire dans le domaine de la coopération bilatérale à savoir l’éducation, la culture, la sécurité et bien d’autres, donc nous souhaiterions en notre qualité d’opérateur économique proposer à nos deux nations de renforcer leur coopération dans le domaine médiatique pour informer et valoriser nos deux pays.»

L’éducation des Tchadiens en Russie

Les projets qui soutiennent l’économie ne sont qu’une partie de l’équilibre nécessaire au Tchad, pour le président du conseil d’administration de l’ONPET, la coopération au niveau de l’éducation joue un rôle crucial également.

«L’éducation et la sécurité. L’Histoire est têtue mais il faut l’admettre, à notre humble avis, nous pensons que la Russie a ouvert les portes de ses universités et instituts à beaucoup d’étudiants tchadiens dans les années sombres et tumultueuses de notre pays ou certains partenaires nous ont tourné le dos. Et nous pensons jusqu’à nos jours que nos jeunes continuent d’étudier en Russie.»

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, en décembre 2019, parlait d’un renforcement nécessaire dans plusieurs secteurs tels que le pétrole, l’agriculture, l’énergie, l’armée, en soulignant que 90% des armes et du matériel militaire de l’armée tchadienne proviennent de Russie. Pour appuyer la collaboration, une visite en Russie du Président Idriss Déby est envisageable en 2020.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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