Les escargots, des mollusques qui font craquer les Camerounais

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Très consommés localement, les escargots attirent pas mal d’agri-entrepreneurs au Cameroun. Vendue dans les rues sous forme de brochette ou servie dans des restaurants, la viande de cette espèce animale est très courue dans le pays. Une aubaine pour les éleveurs qui réalisent de bonnes affaires et offrent des formations dans cette filière.

Sous un soleil de plomb un samedi du mois de juin, un vendeur à la criée, un saut plein de brochettes d’escargots à la main, arpente les rues de la ville de Douala à la recherche de potentiels clients. Trempé de sueur, le vendeur ambulant est hélé par une horde de moto taximan au carrefour Ange Raphaël. Le temps de servir ses clients, il disparaît derrière une rangée de kiosques installés le long du trottoir. Approché, le jeune vendeur se laisse aller à quelques confidences.

«Je vends cette viande depuis cinq ans. J’ai des clients fidèles à qui je vais livrer même dans les bureaux», confie-t-il à Sputnik.

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Vendue à 100 francs CFA (0,15 euros) la brochette, la viande d’escargot est très appréciée par les consommateurs camerounais. Hésitant au départ, Alain Ndédi, ingénieur rencontré dans un bistrot à l’heure de la pause, a fini par mordre à l’hameçon. Et le moins que l’on puisse dire, est qu’il en est devenu friand.

«Sincèrement, il ne se passe pas une semaine sans que je mange de cette viande. J’avais des nausées à l’époque à l’idée de mettre ça dans ma bouche. Mais c’était avant d’avoir découvert sa saveur unique», lance-t-il, brochette à la main.

Comme lui, beaucoup n’en démordent plus une fois l’expérience tentée. Plusieurs restaurants de la ville en ont fait une spécialité. Loin du carrefour Ange Raphaël à Akwa, le quartier des affaires à Douala, le chef Rostand, fin gourmet en la matière, accueille chaque semaine dans son établissement, des centaines d’amateurs de viande d’escargot.

«J’ai fait de ce plat une spécialité vu la demande qui allait grandissante. En termes de viande, c’est le plat le plus demandé ici», confie-t-il au micro de Sputnik.

Dans les autres villes du pays, comme à Yaoundé la capitale, la tendance se généralise. Des vendeurs ambulants aux restaurants chics, des menus à base de viande d’escargots sont de plus en plus servis, au grand plaisir des amateurs de ce plat.

© Photo ©PenjalandUn plat d’escargot chez Penjaland, restaurant à Yaoundé
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Un plat d’escargot chez Penjaland, restaurant à Yaoundé

L’héliciculture, une affaire qui attire du monde

Le marché des escargots connaît une ascension fulgurante. Flairant la bonne affaire, nombre d’agri-entrepreneurs n’ont pas hésité à investir la filière. Illustration, Stéphane Ngongang éleveur et formateur en héliciculture.

© Photo Stéphane NgongangDes œufs d’escargots dans un bac
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Des œufs d’escargots dans un bac
«Je décide de me lancer dans l'élevage d'escargots (héliciculture) à cause des valeurs nutritionnelles et thérapeutiques. Les escargots sont très riches en fer, en magnésium, en potassium et surtout en calcium. Le souci de se faire de l'argent m'a également motivé. À la recherche d'une source de revenu, je découvre l'opportunité d'approfondir mes connaissances dans ce domaine, ce que j'ai fait et je me suis lancé ensuite», relate-t-il à Sputnik.

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À la tête d’un cheptel assez impressionnant basé à Douala, le patron de la structure escargot-du-bonheur, avoue à Sputnik que «le marché est très florissant. Beaucoup de revendeuses se bousculent pour se procurer une quantité qu'elles pourraient vendre en détail». Vendu aux particuliers et aux établissements hôteliers à hauteur de 15000 francs CFA (23 euros) le seau de 15 litres, ce mollusque a de quoi faire craquer.

«Je peux vous confier que ce business est vraiment prospère. Nous sommes très sollicités par des revendeuses et revendeurs des marchés de Douala», confie-t-il.

Si beaucoup s’en tiennent à s’approvisionner en escargots pour la revente, d’autres par contre, sollicitent des formations en héliciculture pour mieux maîtriser le circuit. Chez Stéphane Ngongang, le service formation a été créé pour satisfaire cette demande.

«Pour les formations, nous les faisons en ligne et en présentiel. Sur nos plateformes digitales, nous donnons des astuces pour démarrer l’activité. Nous expliquons le fonctionnement de l’activité. C’est un secteur qui est porteur et ne nécessite pas de grands moyens pour se lancer», explique l’entrepreneur à Sputnik.

Dans le même sillage, beaucoup de structures proposent des formations en ligne ou en présentiel dans le domaine. Sur les réseaux sociaux, l’on peut voir des annonces allant dans le même sens fleurir partout. Ce d’autant plus que, rassure Stéphane Ngongang, «le processus d’élevage est très simple et le retour sur investissement très rapide».

«À partir de quatre à cinq mois, les escargots peuvent déjà effectuer des pontes. En fonction des espèces, ils peuvent pondre 20, 80 et 200 œufs par portée. Après l'éclosion, les petits qui naissent doivent être entretenus et séparés de leur géniteur pour être nourris spécialement. Leur alimentation est très contraignante et l'éleveur doit disposer des horaires journaliers pour entretenir sa ferme», nous explique l’éleveur.

La consommation de la viande des escargots est rentrée dans les préférences culinaires au Cameroun. Une opportunité pour les agri-entrepreneurs qui en ont fait une source d’enrichissement. Avec ces derniers, l’élevage des escargots est en train de devenir une filière très rentable.

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