Olivier Véran répond aux accusations de Didier Raoult sur les conflits d’intérêts du Conseil scientifique

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Le ministre de la Santé a répondu sur Europe 1 aux insinuations de Didier Raoult sur des liens entre plusieurs membres du Conseil scientifique et le laboratoire Gilead, lequel fabrique le remdesivir. Il a dénoncé des «accusations ad hominem» et rappelé que les déclarations d’intérêts de ces personnes sont publiques.

Vendredi 26 juin, Olivier Véran s’est exprimé sur Europe 1 au sujet de l’indépendance du Conseil scientifique, mise en cause par le professeur Didier Raoult. Ce dernier avait mentionné des «conflits d’intérêts» chez certains de ses membres de par leurs liens avec le laboratoire américain Gilead, fabricant du remdesivir, le médicament «concurrent» de l’hydroxychloroquine.

«Je n’ai eu aucune recommandation du Conseil scientifique sur le remdesivir», a répondu M.Véran, niant par ailleurs toute «intention cachée ou directe d’aucun membre» du Conseil pour favoriser un quelconque traitement.

«Je ne laisserai pas salir la science par tel ou tel au prétexte que l’on veut faire valoir ses arguments», a-t-il poursuivi, sans mentionner directement Didier Raoult. «Je n'aime pas les accusations ad hominem, et je considère que les membres du Conseil scientifique […] n'ont pas été payés par le gouvernement ou par qui que ce soit pour réaliser leur action», a-t-il assuré.

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Le ministre a toutefois reconnu qu’il était nécessaire de «revoir encore davantage les liens entre l’industrie pharmaceutique et les médecins», mais a rappelé que les déclarations d’intérêts des membres du Conseil scientifique sont publiques.

Cible de menaces

Le Pr Raoult a souligné mercredi devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale des liens d’intérêts entre plusieurs membres du Conseil scientifique et le laboratoire Gilead, évoquant même des menaces. «Quand j’ai parlé pour la première fois de la chloroquine, j’ai été menacé à plusieurs reprises par celui qui a reçu le plus d’argent de Gilead depuis six ans», a-t-il affirmé.

Il a dès lors invité les députés à ouvrir une enquête, les renvoyant au site «eurosfordocs» qui rassemble les données de Transparence-Santé sur les conflits d’intérêts entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques. «Des accusations extrêmement graves», a résumé le rapporteur de la commission, Éric Ciotti, lequel a néanmoins promis d’«explorer cette voie».

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