Des eaux usées de Barcelone contenaient déjà des traces du Covid-19 en mars 2019

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Des virologues espagnols ont découvert des traces du nouveau coronavirus dans des eaux usées de Barcelone datant de mars 2019, soit neuf mois avant la première apparition du virus en Chine. Leurs travaux nécessitent cependant des vérifications.

Une équipe de virologues de l’université de Barcelone (UB) a confirmé vendredi 26 juin le test positif au SARS-CoV-2 d’un échantillon d’eaux usées collectées en mars 2019. Ils pensent que le virus était présent dans la capitale catalane bien avant avoir été détecté en Chine en décembre de la même année.

Dans son communiqué de presse, l’université affirme que l’étude a été soumise à «une revue à fort impact». En attentant, les résultats ont été publiés dans medRxiv, un site dédié aux études préliminaires qui nécessitent encore d’être examinées par la communauté scientifique.

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Les chercheurs ont examiné les échantillons provenant de deux grandes stations d’épuration des eaux usées de Barcelone. Une méthode qui «peut être considérée comme un outil sensible pour suivre la propagation du virus». Leur analyse a d’abord permis de le détecter dans des eaux datant du 15 janvier, 41 jours avant le premier cas confirmé dans la ville.

Une découverte qui les a poussés à remonter plus loin. Ils ont alors testé des échantillons congelés entre janvier 2018 et décembre 2019. Parmi eux, seul celui du 12 mars 2019 contenait le génome du SARS-CoV-2, en quantités faibles.

«Barcelone est un centre d'affaires et de commerce, mais aussi un lieu populaire pour les événements massifs qui rassemblent des visiteurs de tous horizons. Il est possible que des situations similaires se soient produites dans d'autres parties du monde», expliquent les chercheurs.

Des résultats peu fiables?

Les experts soulignent que cette étude des eaux usées est prometteuse, bien que largement non prouvée, et le scepticisme reste de mise jusqu’à ce que des preuves solides soient établies. Damià Barcelo, chercheur à l’Institut catalan de recherche sur l’eau, estime que ces résultats sont aussi étonnants que peu crédibles. «Tant à cause des dates que du lieu, c’est trop éloigné de tout ce qui a été détecté jusqu’à présent», a-t-il confié au quotidien El Pais.

Il met également en doute la méthodologie de l’équipe de l’UB: «Il n'y a pas de méthodologie standardisée, et une analyse des eaux usées peut donner de nombreuses erreurs; ce n'est pas comme l'analyse du sang. Il existe de nombreux protocoles différents pour l'échantillonnage du Covid dans les eaux usées», explique-t-il.

«L'échantillon qui est positif est très ponctuel. Et je ne dis pas qu'elles sont incorrectes, mais les valeurs qu'elles fournissent sont très proches de la limite, très proches du seuil négatif», note Pilar Domingo, virologue à l’université de Valence. Le risque de faux-positifs est donc bien présent pour cette étude aux résultats intrigants, mais non confirmés.

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