Des dealers interviewés par un média du service public se plaignent de la police du 93

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Les nouvelles sur la CSI 93, visée par 17 enquêtes préliminaires et dont six membres ont été arrêtés, n’ont pas surpris des dealers de Saint-Ouen qui se souviennent de plusieurs cas de rackets et de violences que des policiers de l’unité, selon eux, ont commis.

Alors que 17 enquêtes préliminaires pour violences, vols, falsifications de procès-verbaux ou encore trafic de stupéfiants ont été ouvertes contre la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis, des dealers locaux partagent avec France Bleu leur expérience avec des membres de l’unité.

Racket et fausse interpellation

Ainsi, un jeune guetteur de la cité Zola, à Saint-Ouen, parle de cas de «racket» et se souvient d’un jour où il a été interpellé en possession de drogue.

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«Une fois arrivé au commissariat, tout n'a pas été déclaré, ça veut dire qu'ils en gardent une partie et ne déclarent que la moitié ou le quart», affirme-t-il.

Ce même guetteur de Zola raconte également un épisode de fausse interpellation qu’il a vécue:

«Un jour, un policier a sorti deux sachets d'herbe de sa boîte à gants et il me les a montrés en me disant "regarde ce que j'ai trouvé sur toi" pour que je sache qu'il pouvait m'embarquer à tout moment.»

Méthodes violentes

Un autre homme, sous couvert d’anonymat, affirme qu’il a été violenté après que des policiers de la CSI l’ont embarqué, menotté et battu dans leur camion. Selon un habitant du quartier Moutier, des policiers emmènent les jeunes «là où il n'y a pas de caméra, ils les mettent dans leur camion pour les dépouiller et après ils les jettent sur les quais de Seine».

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Un témoin se souvient également d’un policier surnommé «le cancéreux», connu «dans toutes les cités du 93» pour «avoir cassé les bras des choufs [les guetteurs, ndlr]». «Il ramasse des enveloppes», affirme un jeune du Moutier. D’après France Bleu, ce policier ferait partie d’un des six gardés à vue.

Toutefois, souligne le média, malgré leurs témoignages, ces jeunes ne veulent pas porter plainte par peur de «représailles» de la part des policiers.

Vers une dissolution partielle de l’unité?

Citant plusieurs sources policières, France Info indique que la compagnie pourrait faire l'objet d'une dissolution partielle. Lundi 29 juin, la préfecture de police a indiqué que Didier Lallement avait «décidé d'engager une réflexion sur la réorganisation des unités de police de la CSI 93 à laquelle appartiennent les fonctionnaires mis en cause».

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