Le chef de la lutte anti-corruption en Tunisie met en garde contre la «libanisation» du pays

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«La Tunisie risque une libanisation» si le gouvernement ne se charge pas du problème des financements étrangers des partis politiques en appliquant strictement la loi, a déclaré le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption du pays.

Lors d’un point presse tenu ce vendredi 3 juillet, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) en Tunisie, Chawki Tabib, a appelé le gouvernement à activer et appliquer le cadre législatif sur la transparence du financement des partis politiques et des campagnes électorales, «malgré ses lacunes». Selon lui, tout relâchement des autorités sur le sujet constituera «une menace pour la démocratie» dans le pays, notamment en cas de présence de financements étrangers.

«Il y a une sorte de résistance et parfois d’opposition à l’application de ce cadre législatif concernant le financement des partis politiques et des campagnes électorales», estime le responsable qui souligne que «malgré ses lacunes, il doit être activé et appliqué». «Sa non application constitue une vraie menace pour la démocratie naissante en Tunisie», prévient-il.

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M. Tabib explique que sans l’assainissement de la vie publique et politique dans ce domaine, il ne pourra exister une vraie démocratie dans le pays. Dans le même sens, il indique que la responsabilité de l’application de la loi incombe au gouvernement et à la justice et exhorte les partis politiques à s’en tenir scrupuleusement à loi.

Danger de «libanisation» de la Tunisie

Par ailleurs, il rappelle ce qui s’est passé au Liban dans les années 1970, alors que le pays entrait de plain-pied dans l’instauration d’une vie politique et syndicale démocratique et pluraliste.

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C’est à ce moment que «des puissances internationales et régionales se sont mêlées en finançant illégalement des partis politiques et des médias», affirme le responsable. Une situation qui a permis à ces puissances de s’ingérer directement dans la vie politique du pays, poursuit-il, ce qui a «ouvert la porte aux guerres par procuration entre différentes factions». La suite des événements est connue: le déclenchement de la guerre civile en 1975.

Chawki Tabib a annoncé que même en Tunisie, il y a des partis qui sont financés de l’étranger et qui «mènent une guerre par procuration au profit de leurs bailleurs de fonds».

Si le gouvernement ne prend pas à bras le corps ce problème, «la Tunisie risque une libanisation», met en garde le président de l’Inlucc, suggérant au monde de regarder ce qui se passe en Libye, fruit de l’ingérence étrangère.

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