Le gendarme noir traité de «vendu» à une manifestation antiraciste brise le silence

© AFP 2023 JACQUES DEMARTHON Gendarme (image d'illustration)
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«С’est terriblement choquant». Florent, un gendarme d’origine martiniquaise, s’est confié au Point sur la manifestation antiraciste à Paris du 6 juin dernier lors de laquelle il a été traité de «vendu».

«Tu devrais avoir honte de te ramener ici! Vendu! Sale vendu!», avait crié une militante en direction d’un gendarme noir lors de la manifestation antiraciste à Paris du samedi 6 juin. Un mois plus tard, l’homme en question, Florent, sous-officier d’origine martiniquaise de la gendarmerie mobile, s’est livré au Point, dénonçant des propos «terriblement choquants».

«Je ne comprends pas qu'ils puissent s'offusquer de voir des Noirs dans nos rangs, qui ne sont pourtant que le reflet de la société […] On m'a fait ressentir mes origines alors que je ne me sens absolument pas différent de mes collègues. En uniforme, on représente la loi, on n'a aucune autre particularité», a-t-il confié au magazine.

Le gendarme de 26 ans s’est indigné des insultes proférées lors de ce rassemblement, rappelant qu’il n’avait pas été victime de racisme auparavant. «"vendu" ou "traître", c’est terriblement choquant, comme propos. En situation de maintien de l'ordre, je prends de la hauteur. Lorsque j'exerce ma mission de gendarme, je suis hermétique et indifférent. Mais comme citoyen, j'ai été très choqué», a-t-il reconnu.

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Un gendarme lynché en pleine manifestation interdite à Paris – vidéo choc

Un incident qui n’est pas passé inaperçu, puisque la vidéo a largement été diffusée sur les réseaux sociaux. Bien que les forces de l’ordre soient régulièrement la cible d’insultes, le sous-officier a finalement décidé de porter plainte, après avoir consulté sa famille et sa hiérarchie.

Selon lui, plusieurs de ses collègues d’origine maghrébine ou asiatique ont également été victimes des mêmes injures, alors qu’ils ne faisaient pourtant que leur devoir. «Nous ne sommes pas des contre-manifestants», a-t-il assuré, «On remplit simplement notre mission: protéger les manifestants, y compris quand ils hurlent leur hostilité à notre endroit».

Soutenu par le directeur général

Le militaire a même reçu un appel du directeur général de la gendarmerie, le général Christian Rodriguez, lequel l’a félicité pour son sang-froid. «Nos gendarmes sont trop souvent maltraités sur le terrain alors qu'ils prennent des risques énormes pour défendre l'ordre républicain», a déploré ce dernier auprès du Point.

Le général a également dénoncé cette «parole raciste» venant de manifestants qui se prétendent antiracistes, et a affirmé qu’il n’hésiterait pas à «saisir la justice à chaque fois que des incidents de cette nature se reproduiront».

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