La Chine cherche à devenir la seule superpuissance mondiale en détrônant les États-Unis avec une «campagne de vol et d'influence malveillante» dirigée par son gouvernement, a déclaré mardi 7 juillet Christopher Wray, directeur du FBI, lors d'une intervention au cercle de réflexion Hudson Institute à Washington.
Ainsi, selon lui, le contre-espionnage et l'espionnage économique de la Chine représentent la «plus grande menace à long terme» pour les informations et la propriété intellectuelle, ainsi que pour la vitalité économique des États-Unis, et donc pour la sécurité du pays.
«La campagne d'influence pernicieuse de la Chine vise nos politiques et nos positions 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an», a-t-il déclaré.
En rejetant néanmoins une «menace spécifique» pour l’élection présidentielle du 3 novembre, il a affirmé que ces pressions «permanentes» présentaient «évidemment des implications pour les élections».
Des accusations de vol de secrets technologiques
«Sur dix ans, on a assisté à une hausse de 1.300% des dossiers d'espionnage économique impliquant la Chine», a-t-il assuré, en évoquant «l'un des plus importants transferts de richesses de l'histoire humaine».
Au millier de dossiers de ce type s'ajoutent plus de 1.000 autres enquêtes liées à du vol de données personnelles, à des intrusions dans la recherche universitaire ou à des pressions sur des dissidents réfugiés aux États-Unis, a-t-il détaillé.
«On en est arrivé au point où le FBI ouvre une nouvelle enquête de contre-espionnage liée à la Chine toutes les dix heures», a-t-il assuré avant de poursuivre: «En ce moment-même, la Chine travaille à compromettre [...] la recherche américaine sur le Covid-19».
Le programme chinois «Fox Hunt» fustigé
Christopher Wray a réservé une critique particulière à l’opération «Fox Hunt» de la Chine, une campagne extraterritoriale lancée par Xi Jinping qui, selon lui, vise à rapatrier en Chine les ressortissants chinois vivant à l'étranger considérés comme des menaces pour le gouvernement du pays.
«Nous parlons de rivaux politiques, de dissidents et de critiques cherchant à dénoncer les nombreuses violations des droits de l'Homme en Chine», a-t-il indiqué avant d’ajouter: «Le gouvernement chinois veut les forcer à retourner en Chine, et les tactiques chinoises pour y parvenir sont choquantes».
Pékin rejette les accusations
En outre, Zhao Lijian, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a qualifié lundi 25 mai d’infondés les propos du conseiller du Président Trump, Robert O’Brien, selon lesquels la Chine pourrait tenter de voler le futur vaccin américain contre le Covid-19.
«La Chine a réalisé de grands progrès dans le domaine de la création d’un vaccin contre le Covid-19, nous n’avons pas besoin de regarder les États-Unis», a indiqué le diplomate lors d’un point presse avant d’ajouter: «la Chine est prête à partager son expérience dans le domaine de la création d’un vaccin et à renforcer la coopération internationale dans ce domaine».