Un directeur d’hôpital se jette du balcon de son bureau pour échapper à une agression en Algérie

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Le directeur de l’hôpital de Bouira, à l’est d’Alger, a sauté du deuxième étage pour fuir un groupe ayant tenté de l’agresser dans son bureau. Les assaillants voulaient le forcer à accepter l’évacuation de la dépouille d’une proche en violation de la réglementation, affirme un communiqué cité par TSA. Le directeur est en bonne santé.

Acculé par un groupe de personnes venues récupérer la dépouille d’une proche probablement décédée du Covid-19, le directeur de l’hôpital Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira, à l’est de la capitale algérienne, Djamel Boutmer, s’est jeté par le balcon de son bureau qui se trouve au deuxième étage du bloc administratif pour échapper à leur agression, indique un communiqué de la direction de la santé et de la population (DSP), relayé par le site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA). Depuis quelques semaines, en raison de la résurgence de la maladie qui a mis beaucoup d’hôpitaux dans un état de saturation, les agressions contre les personnels soignants se sont multipliées. À cet effet, le Président Abdelmadjid Tebboune a demandé au gouvernement de préparer rapidement un texte de loi visant à protéger le corps médical.

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La DSP précise que M.Boutmer a été pris à partie lundi 13 juillet à 16h30 dans son bureau par des personnes qui voulaient récupérer la dépouille d’une parente probabalement morte du coronavirus, avant même de connaître les résultats des tests, ce qui est contraire à la réglementation.

La DSP «dénonce avec force ces comportements irresponsables», souligne la note, précisant que le directeur a échappé à la mort. Djamel Boutmer est sain et sauf.

«Ces comportements sont de nature à affecter le moral des personnels soignants mobilisés depuis cinq mois au profit des malades, notamment ceux atteints du Covid-19», déplore la DSP, ajoutant qu’il «est inconcevable qu’en cette période sensible que traverse le pays, des médecins, des paramédicaux et des administratifs, avec tous les sacrifices qu’ils consentent, doivent faire face à ces comportements».

Les autorités réagissent

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Mardi 14 juillet, le chef de l’État algérien a instruit son Premier ministre Abdelaziz Djerad d’élaborer un texte de loi, visant à protéger le personnel hospitalier des agressions verbales et physiques lors de l’exercice de ses fonctions, informe un communiqué du gouvernement publié sur son site officiel.

«Ce dispositif vise à prémunir le corps médical de toute agression ou violence, qu’elle qu’en soit sa forme, le moyen ou l’auteur, dans l’enceinte des hôpitaux et autres structures et établissements sanitaires à travers tout le territoire national, pendant l’exercice de leur noble mission au service de la nation», explique la note.

Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, le commandant de la Gendarmerie nationale, le directeur général de la Sûreté nationale ainsi que les walis (préfets) ont été invités à prendre toutes les mesures nécessaires «pour l’application stricte de la loi et la mise en œuvre immédiate des sanctions les plus sévères à l’encontre des auteurs de ces violations», conclut le communiqué.

«C’est une deuxième vague» de l’épidémie

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Mardi 14 juillet également, le Pr Djamel Fourar, porte-parole du comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie du Covid-19, a fait état, lors d’un point presse, de 527 nouveaux cas de contamination confirmés. Selon lui, le total des cas confirmés depuis le début de la maladie en Algérie s'élève à 20.216, soit 1,2 pour 100.000 habitants, dont 1.027 décès et 14.351 guérisons.

À cet effet, lors d’une déclaration à TSA, le Pr Salim Nafti, spécialiste en pneumologie, a affirmé que «nous sommes actuellement dans une période assez difficile de la pandémie du coronavirus», précisant que «nous venons de dépasser les 500 cas diagnostiqués durant ces 24 dernières heures».

«On parle de rebond et de recrudescence… mais, je m’excuse, c’est une deuxième vague comme cela a été observé un peu partout dans le monde», a-t-il mis en garde, soulignant que «ce qui se passe ailleurs se passe aussi chez nous».
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