Crise économique au Maroc: la centrale syndicale accuse le gouvernement de prendre un virage d’austérité

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Les mesures contenues dans la loi de finances rectificative «sont prises au détriment des classes moyennes et ouvrières», dénonce la Confédération démocratique du travail dans un communiqué relayé par H24. Elle accuse le gouvernement marocain de faire «le choix facile» de l’austérité pour résoudre la crise économique.

La crise économique et financière engendrée par l’épidémie de Covid-19 a contraint le gouvernement marocain à proposer un projet de loi de finances rectificative de celle de 2020 pour faire face à la situation. Ce projet a fait l’objet d’un dialogue social qui a échoué, selon la Confédération démocratique du travail (CDT) qui accuse le gouvernement d’avoir fait le choix de mener une politique d’austérité sociale au lieu d’imaginer d’autres solutions comme la relance de l’investissement public. Le 6 juillet, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) auprès de la banque centrale marocaine Bank Al-Maghrib a fait état d’une situation économique et financière difficile pour le pays en 2020, rendant les arbitrages budgétaires compliqués entre les différents secteurs d’activité.

Levée de boucliers

«Le gouvernement à opter pour des choix faciles», affirme la CDT dans un communiqué relayé par le site d’information H24. Elle souligne que «ces mesures sont prises au détriment des classes moyennes et ouvrières». En effet, selon le média, «la nouvelle loi réduit le budget de l’Éducation, sans augmenter celui accordé à la Santé».

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Dénonçant les pressions subies par les membres du Parlement pour faire passer rapidement le projet de loi de finances rectificative, la centrale syndicale explique que ce texte «conduira à d’autres lois contraignantes et contraires à la réforme et au changement, approfondissant la crise et créant d’autres crises au lieu de les résoudre».

Afin de faire face à la crise sans porter atteinte à la pérennité des emplois, la CDT suggère au gouvernement «d’augmenter le volume des investissements publics qui seraient efficaces en réponse à la crise que traverse le pays».

Dans le même sens, elle exhorte «le gouvernement à soutenir les groupes les plus vulnérables, touchés par les répercussions de l’épidémie et d’institutionnaliser ce soutien pour assurer sa pérennité».

Une situation économique et financière délicate

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Le 6 juillet, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a publié son rapport sur les prévisions économiques et financières pour 2020.

Le CCSRS indique que la croissance devrait chuter de 5,2% et que le déficit de la balance des paiements extérieurs devrait atteindre 10,3%. Les réserves de change baisseraient également, alors que la dette du Trésor public pourrait augmenter de 75,3% du PIB, ajoute la note. Le déficit budgétaire s’établirait ainsi à 7,6% du PIB, selon l’institution.

Bien que les prêts bancaires aux entreprises productives aient augmenté de 10% fin avril, après une hausse de 5,4% en 2019, le rapport de Bank Al-Maghrib précise que «le taux de défaut des sociétés s’est maintenu autour de 10%, niveau déjà élevé et qui pourrait s’aggraver en raison de la montée des risques liés à la pandémie».

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En effet, début juillet, le site d’information Le 360 rapportait, citant des sources proches du dossier, que le secteur du tourisme risquait de licencier 550.000 salariés si le gouvernement n’injectait pas une aide de 1,1 milliard d’euros en faveur de 4.000 hôteliers.

Le CCSRS a également fait le point sur la situation de l’économie mondiale qui ne manquerait pas d’ajouter son lot de complications à celle marocaine. Selon lui, «au niveau international, la conjoncture déjà fragilisée en 2019 par une croissance mondiale en berne sera ébranlée en 2020 par une récession économique inédite et un affaiblissement de la situation financière et budgétaire des principales économies développées et émergentes».

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