Mort de Cédric Chouviat: les policiers auraient menti avec l'approbation de leur hiérarchie

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Les policiers mis en examen pour la mort du chauffeur-livreur Cédric Chouviat à la suite de son interpellation le 3 janvier à Paris auraient tenté de cacher leur responsabilité avec la bénédiction de leur hiérarchie, révèlent Mediapart et Libération.

Les derniers éléments de l’enquête mis au grand jour par Mediapart et Libération démontrent des mensonges et de graves manquements aux règles de déontologie, non seulement de la part des agents mis en examen et placés sous contrôle judiciaire pour «homicide involontaire», mais également de leur hiérarchie, dont la responsabilité, à ce jour, n’a pas été retenue par la justice.

Au cours de leurs auditions, les policiers qui avaient plaqué au sol sur le ventre Cédric Chouviat ont dit ne pas l'avoir entendu crier «j'étouffe» à sept reprises.

Pourtant, l’un d’entre eux, Ludovic F., lui a répondu «Monsieur». Interrogé par l’IGPN, ce gardien de la paix ne «sait plus» pourquoi il a dit cela alors que le livreur appelait au secours.

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Il a également oublié pourquoi il avait interpellé son collègue, le chef de bord Michaël P., alors qu’il faisait pression sur Cédric Chouviat, en lui disant «c'est bon, c'est bon, lâche», «sur un ton paraissant empreint d'inquiétude», précisent les enquêteurs.

Tout cela tandis que Cédric Chouviat continuait d'enregistrer la conversation.

Selon les conclusions de l’IGPN, le livreur a été amené au sol en quelques secondes par le chef de bord Michaël P., par le «le biais principalement d'un étranglement arrière, selon les sources». Cédric Chouviat «s'est retrouvé allongé sur le ventre, évoquant très rapidement sa détresse respiratoire», indique Mediapart.

Interrogations de l'IGPN sur le temps de réaction

«Moins de deux minutes après avoir été plaqué au sol, sur le ventre, Cédric Chouviat s’asphyxie. Lorsqu’ils constatent le malaise du livreur, les gardiens de la paix mettent "une minute 58 secondes environ" pour lui enlever la première menotte et près de trois minutes, "deux minutes et 56 secondes" précisément, pour commencer "un massage cardiaque"», précise le site d'information

Des policiers du XVe arrondissement appelés en renfort prennent le relais, mais ne parviennent pas à lui prendre le pouls.

Mais les faits ont été relatés sur les ondes radio de la police par un policier de la BAC (brigade anticriminalité) du VIIe arrondissement, le conjoint de la policière présente au moment des faits.

«Pas d'étranglement, ni de coups portés»

«Il s'agit en fait d'un individu qui a été contrôlé par PS07, ce dernier a été invité à les suivre suite au contrôle. Ce dernier s'est rebellé; pendant la rébellion, il a fait un arrêt cardiaque», a-t-il déclaré à l'état-major de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), d'après Mediapart. En poursuivant, il tient à blanchir ses collègues: «Il n'y a pas eu d'étranglement ni de coups portés».

Puis il ajoute: «un simple contrôle routier, l’individu a commencé à les insulter, donc les collègues ont procédé à son invitation à suivre. Ce dernier s’est alors rebellé, il a refusé de les suivre, les collègues ont tenté de le menotter mais celui-ci, résistant, a fait un malaise cardiaque.»

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