Un groupe germano-suisse lance un projet pharaonique d’énergie solaire en Algérie

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L’Algérie a été définie «comme la plaque tournante du continent africain pour produire des composants et équipements locaux dans l’industrie solaire […] pour l’exportation vers les marchés africain et international» dont l’Europe, a déclaré à El Watan le PDG de Terra Sola, expliquant le projet de production de 4.000 MW d’énergie solaire.

Le groupe mondial germano-suisse Terra Sola ambitionne de faire de l’Algérie un hub de l’industrie solaire en Afrique, en lançant depuis quelques mois dans le pays un projet de construction de centrales photovoltaïques d’une puissance globale de 4.000 mégawatts (MW). Ce projet fait partie intégrante du programme national de diversification des ressources énergétiques incluant également la réalisation de centrales nucléaires à l’horizon 2035. L’objectif visé est d’atteindre 15.000 MW hors hydrocarbures.

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Dans un entretien accordé au quotidien francophone El Watan, le PDG de Terra Sola, David Heimhofer, a expliqué que ce projet, dans lequel l’Algérie ne prendrait aucun risque financier, aura des retombées énormes sur l’économie du pays, tant sur le plan financier qu’énergétique et du savoir-faire scientifique et technologique.

Les caractéristiques du projet

Les différents vecteurs du projet cadrent parfaitement dans la stratégie voulue par les autorités algériennes qui souhaitent sortir l’économie du pays de sa dépendance à 98% aux exportations d’hydrocarbures.

En effet, M.Heimhofer a indiqué que le projet était constitué de «quatre maillons d’une chaîne qui comporte la mise en place d’installations solaires photovoltaïques pour 4.000 MW, incluant le transport de l’énergie du sud vers le nord et bientôt vers l’Europe».

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Concernant la participation à l’effort d’industrialisation du pays, le PDG du groupe a annoncé «la construction d’une plateforme industrielle solaire à Ras El Ma à Sidi Bel Abbès [dans l’ouest du pays, ndlr] composée de trois complexes de fabrication des composants essentiels de l’industrie solaire photovoltaïque, à savoir les panneaux photovoltaïques, les onduleurs et structures de montage».

Dans le même sens, abordant la question du transfert du savoir-faire scientifique et technologique que beaucoup de groupes étrangers n’ont pas réussi à faire en Algérie, David Heimhofer a souligné que le projet incluait également «un programme de développement de la capacité humaine pour former et éduquer 10.000 Algériens, et […] le développement systématique de l’industrie de l’approvisionnement en soutenant financièrement 1.000 PME en Algérie». «Nous conduisons notre stratégie avec l’Algérie avec la conviction que sans la construction d’une forte et solide base de savoir et de connaissances locales, le pays ne sera jamais en mesure de construire sa propre industrie solaire durable et créatrice des avantages socioéconomiques», a-t-il soutenu.

En plus des avantages industriels, le patron du groupe a précisé que «le financement-investissement de ce programme pour un montant de cinq milliards de dollars a été proposé par le conseil d’administration du groupe Terra Sola et ses partenaires internationaux regroupés en consortium pour être soumis à l’Algérie dans une démarche de partenaire gagnant-gagnant». «L’Algérie ne prendra aucun risque financier, car le remboursement de l’investissement se fera par la vente de l’énergie produite», a-t-il expliqué.

Les retombées économiques et financières

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Le choix fait par Terra Sola d’implanter ce projet de 4.000 MW en Algérie n’est pas fortuit, selon David Heimhofer qui indique qu’il «est lié au facteur géophysique et naturel du pays avec certaines des irradiations les plus élevées du monde et le vaste espace disponible pour le solaire».

L’Algérie, selon lui, a également la particularité, comparativement aux autres pays de la région, de «disposer d’une très bonne infrastructure et d’une base de connaissances dans le secteur de l’énergie, ce qui confère à l’Algérie un avantage important dans la réalisation d’un tel programme».

Ainsi, la réalisation de ce projet dont l’électricité est destinée à la consommation locale et à l’exportation permettra au pays «de réaliser un gain de 10 milliards de dollars, outre une économie du gaz non utilisé [dans la production de l’électricité, ndlr] évaluée selon les coûts du marché mondial du gaz pour un montant moyen de 7,7 milliards de dollars en devises étrangères qui renforceront la trésorerie de l’État», a affirmé le responsable.

«Notre consortium a défini l’Algérie comme la plaque tournante du continent africain pour produire des composants et équipements locaux dans l’industrie solaire en Algérie "Made in Algeria" pour l’exportation vers les marchés africain et international [dont notamment l’Europe, ndlr]», a-t-il conclu.
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