Un syndicaliste licencié après s’être agenouillé devant ses chefs de la SNCF

© Photo Pixabay / furstjoTrains SNCF
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Un syndicaliste SUD-Rail, menacé de licenciement depuis des mois malgré l'opposition l'an dernier de l'inspection du travail, vient d'apprendre que la SNCF avait décidé de le radier, après autorisation du ministère du Travail, a indiqué le cheminot mardi à l'AFP.

Éric Bezou, 53 ans, qui compte «plus de 28 ans d'ancienneté à la SNCF», a été prévenu lundi soir par «un cadre de l'entreprise, responsable du secteur de Mantes-la-Jolie» (Yvelines), où travaille le syndicaliste, a précisé ce dernier. Selon ce cadre, «un courrier est parti lundi», a ajouté M.Bezou.

À l'époque des faits ayant conduit à une procédure disciplinaire à son encontre, ce cheminot était délégué syndical d'établissement et membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT).

«À l'évidence, le Covid-19 n'arrête pas la répression antisyndicale», «aujourd'hui, militer est un crime», a dénoncé dans un communiqué SUD-Rail, pour qui «la ministre du Travail et les patrons de la SNCF ont décidé de liquider un militant syndical».

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Contactée par l'AFP, la direction de la SNCF a refusé de réagir.

SUD-Rail proteste contre une «énième procédure d'exception» visant un syndicaliste, «alors que tous parlent de relancer le dialogue social». L'an dernier, la sanction de licenciement avait été «contestée par des membres du jury du conseil de discipline, rejetée par tous les membres du comité social et économique, rejetée par l'inspection du travail», rappelle le syndicat.

En outre, s'indigne-t-il, la Direction générale du travail (DGT) a validé «hors délai» le recours déposé en novembre par la SNCF, après que l'inspection du travail avait refusé en septembre d'autoriser la radiation de M.Bezou.

Il s’agenouille devant un supérieur

En mars 2019, excédé après un nouveau refus de promotion prononcé contre lui, M.Bezou s'était «agenouillé devant (sa) cheffe» et lui avait «demandé si c'était ça la posture d'agent de maîtrise» que sa hiérarchie lui reprochait de ne pas adopter, avait raconté le syndicaliste l'an dernier à l'AFP. Un peu plus tard, il s'était aussi «mis à genoux» devant un autre supérieur hiérarchique.

«J'ai été désagréable, provocateur, impertinent, mais jamais insultant ni menaçant», avait-il ajouté.

En mai dernier, dans un mail à M.Bezou que l'AFP avait pu consulter, la DGT «n'excluait pas» d'autoriser son licenciement, à cause de ses «propos et gestes inconvenants» vis-à-vis de supérieurs hiérarchiques. Des faits «revêtant un caractère fautif» et «d'une gravité suffisante pour justifier» une radiation, «eu égard notamment (aux) antécédents disciplinaires» du cheminot, estimait la DGT.

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