Attentat de Nice: les conclusions d’une expertise sur le dispositif de sécurité remises en cause

© REUTERS / Eric GaillardTruck Attack in Nice, France
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Des familles de victimes de l’attentat de Nice ont demandé une contre-expertise sur le dispositif de sécurité qui aurait pu être utilisé le soir du drame. En effet, les résultats des essais de percussion ont été jugés insuffisants ou douteux par l’avocat de l’association, indique l’Obs.

Après qu’une expertise judiciaire n’a pas démontré l’efficacité d’éventuels blocs de béton qui auraient pu empêcher le passage du camion de l’attentat de Nice, qui a parcouru 2.200 mètres avant d’être arrêté, une association de victimes demande une contre-expertise, rapporte l’Obs qui cite ses sources.

Depuis plusieurs années, l’association Promenade des Anges cherche à prouver l’existence de défauts dans le dispositif de sécurité déployé le 14 juillet 2016. À l’époque, la ville de Nice disposait déjà de différents plots de béton, d’une et de deux tonnes, qui auraient pu être mis en place, poursuit le journal.

Vérification de l’hypothèse

Afin de vérifier cette hypothèse, un expert devait réaliser des tests de percussion suite à l’ordonnance du magistrat instructeur datant de mai 2019. Il devait soumettre un véhicule identique à celui utilisé par le terroriste à une conduite contre des blocs.

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Selon le rapport rendu par l’expert, «les deux dispositifs objets des essais de percussion n’ont pas empêché le franchissement par le poids lourd de la ligne de protection, franchissement qui a été suivi d’une trajectoire post-choc de longueur et de direction variable et aléatoire».

Cependant, la mise en place d’un tel dispositif aurait pu contrarier le plan de l’auteur de l’attentat, suggère-t-il.

En réaction, Jérémie Assous, avocat de l’association, a dénoncé des conclusions approximatives et des manquements dans l’expertise.

Vitesse du camion

La première interrogation porte sur le choix de l’expert concernant la vitesse de percussion de 40 km/h:

«Cette vitesse moyenne est théorique, la question n’étant pas de savoir la vitesse moyenne avec laquelle le camion a parcouru le trajet, mais sa vitesse réelle d’arrivée à l’endroit précis où les blocs eurent été déposés», indique l’avocat dans sa demande de complément d’expertise adressée à la juge d’instruction.

Pas de tests pour certains plots

En outre, l’expert n’a pas procédé à des tests sur les capacités de protection des blocs de béton de deux tonnes pour «des raisons techniques de transport», un manquement pointé par Me Assous.

Minimisation de l’effet

Les essais réalisés avec des blocs de béton d’une tonne à la vitesse de 40 km/h au moment du choc font état d’une décélération et d’un arrêt total du camion plusieurs dizaines de mètres après l’impact. Pour l’expert, il s’agit de «seulement 60 mètres», tandis que l’avocat souligne l’hypothèse d’un nombre de victimes inférieur en cas de présence d’un tel dispositif:

«Entre 60 mètres et 2.200 mètres, je vous laisse imaginer le nombre de décès et de blessés qui aurait pu être évité, sans compter sur le fait que l’implosion du pare-chocs avant du camion après contact avec le plot en béton, à seulement 40 km/h, agit comme une alerte sonore de nature à avertir les personnes proches», expose-t-il.

L’existence d’une demande de complément d’expertise et de contre-expertise a été confirmée par le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme. La justice ne l’a pas encore commentée, conclut l’Obs.

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