Frappée par la pandémie, l’Algérie enregistre une croissance négative importante

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La situation économique se corse en Algérie, annonce l’Office national des statistiques qui indique que la croissance du pays est de -3,9% au premier trimestre. Les secteur des hydrocarbures et de l’industrie ont respectivement perdu 13,4% et 0,5%. Le gouvernement a annoncé des mesures.

Dans des notes de conjonctures consacrées au premier trimestre 2020 publiées sur son site, l’Office national des statistiques (ONS) algérien fait part d’une situation difficile pour l’économie nationale. Tous les indicateurs sont au rouge. Dimanche 25 juillet, lors d’un Conseil des ministres, le gouvernement a pris une batterie de mesures pour tenter d’amortir le choc de l’épidémie du Covid-19, informe le compte-rendu publié sur son site.

Ainsi, l’ONS souligne qu’au premier trimestre 2020, «l’activité économique était en baisse». «Les évaluations trimestrielles indiquent une diminution du produit intérieur brut (PIB) de 3,9% par rapport au 1er trimestre de l’année 2019 [qui était +1,3%, ndlr]», ajoute-t-il, soit une régression de 5,2%.

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Par ailleurs, l’office ponctue qu’en prix courants, «le PIB du premier trimestre 2020 affiche une diminution de 5,3% au lieu d’une hausse de 2,8% durant le même trimestre de l’année 2019», soit une chute de 8,1%. «De ce fait, le déflateur du PIB [qui est le rapport du PIB nominal sur le PIB réel d’une année de référence, ndlr] enregistre une baisse de 1,4% au 1er trimestre 2020 contre une croissance de 1,5% durant la même période de l’année 2019», soit un recul de 2,9%.

Les hydrocarbures, poumon de l’économie algérienne?

Alors que l’économie du pays dépend à 98% des exportations d’hydrocarbures, l’ONS signale que ce secteur a également connu une croissance négative de 13,4%, contre -7,1% à la même période l'année dernière, soit une baisse de 5,3%.

Côté valeur ajoutée, le secteur pétrolier et gazier algérien a enregistré une dégringolade de 28% en 2020, contre un recul de 8% en 2019, soit une chute de 20% à cause de la forte diminution des prix des hydrocarbures.

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Le secteur de l'industrie a également observé une croissance négative «de -0,5% au 1er trimestre 2020, contre une performance de +4,9% à la même période de 2019», selon l’ONS, soit une décroissance de 5,4%.

Enfin, l’ONS indique que le PIB hors hydrocarbures a enregistré une baisse de 1,5% au premier trimestre 2020, contre une hausse de 3,6% l’année dernière, soit une chute de 5,1%.

Les seuls secteurs à présenter une hausse sont «l’agriculture, le BTP, l’industrie agroalimentaire et l’industrie diverse avec respectivement des taux d’accroissement de 2,3%, 1,1%, 2,6% et 6,3%», concluent les notes.

Les mesures du gouvernement

Dimanche 26 juillet, lors d’un Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement a pris une batterie de mesures pour aider les secteurs les plus touchés par la crise du Covid-19.

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Sur son site, l’exécutif annonce «le gel du paiement des charges financières et des obligations fiscales et parafiscales» dues par les entreprises pour la phase correspondant à la période de confinement. «Aucune sanction ou paiement de pénalités ne sera exigé de ces opérateurs durant cette période», ajoute-t-il.

Par ailleurs, le gouvernement a décidé de lancer une opération d’évaluation des préjudices subis et des manques à gagner enregistrés par les PME et les petits métiers. «Cette évaluation devra s’effectuer dans un cadre transparent, évitant les fausses déclarations», précise-t-il.

Les taxieurs, coiffeurs et autres recevront une allocation d’une valeur de 30.000 dinars (200 euros) pendant une période de trois mois sur la base d’une évaluation de leur situation pendant les quatre derniers mois.

Enfin, une note sera adressée au secteur bancaire pour s’assurer de la mise en œuvre «des mesures préventives de facilitation de financements, déjà prises au niveau de la Banque centrale».

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