Un oligarque de l’ère Bouteflika veut «les faveurs des Américains les plus puissants», une enquête ouverte

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Le parquet général de la Cour d’Alger a annoncé lundi le début d’une enquête visant le plus puissant homme d’affaires à avoir été proche de Bouteflika et actuellement en prison, Ali Haddad, «au sujet d’un contrat conclu par des représentants du prévenu […] avec une société américaine d’un montant de dix millions de dollars».

Le plus puissant oligarque de l’ère Bouteflika en Algérie, Ali Haddad, actuellement en prison après avoir été condamné à de lourdes peines dans plusieurs affaires de corruption, continue de défrayer la chronique de l’intérieur de sa cellule. En effet, le parquet général de la Cour d’Alger vient d’ouvrir une enquête le visant suite aux informations rapportées le 29 juillet par le site américain Foreign Lobby. Celui-ci fait état de la signature d’un contrat de dix millions de dollars avec le cabinet de lobbying Sonoran Policy Group, dont le fondateur est un proche de Donald Trump. Interrogé par Foreign Lobby, un ex-diplomate américain a estimé que l’oligarque cherchait à «s’attirer les faveurs des Américains les plus puissants».

«Suite aux informations relayées par certains titres nationaux au sujet d’un contrat conclu par des représentants du prévenu Haddad Ali avec une société américaine d’un montant de 10 millions de dollars, […], le parquet général près de la Cour d’Alger informe l’opinion publique de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur cette affaire pour déterminer les circonstances de conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif», affirme un communiqué relayé par Algérie Presse Service (APS).

Quel est l’objectif du contrat de lobbying?

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Foreign Lobby a informé que Sonoran Policy Group était la propriété de Robert Stryk, lequel avait participé à la campagne présidentielle de 2016 de Donald Trump en qualité de conseiller. Le média a estimé que le lobbyiste aurait profité de ses relations avec le locataire de la Maison-Blanche pour signer des contrats juteux avec plusieurs gouvernements, dont l’Arabie saoudite, le Venezuela, la République démocratique du Congo et la Somalie.

Dans une déclaration faite à Foreign Lobby, William Lawrence, ex-diplomate américain spécialiste de l’Afrique du Nord, a expliqué les probables visées du contrat signé avec Ali Haddad.

«Il est possible, parce que le nouveau régime algérien est relativement faible, et parce qu’ils vont à un moment donné chercher à s’attirer les faveurs des États-Unis, que l’objectif d’Ali Haddad soit de s’attirer les faveurs des Américains les plus puissants afin que [son] sort soit inclus dans la conversation avec l’Algérie sur la suite des événements», a-t-il affirmé.

«Si les procès sont vus comme équitables, il n’y aura même pas de discussion. Mais si les procès sont considérés comme inéquitables, avec une opération de nettoyage sans vrai nettoyage, alors une réévaluation de l’affaire Haddad ferait partie de ce processus. Et je pense que c’est ce qu’il espère», a-t-il ajouté.

Le contrat

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Le contrat a été signé pour une durée d’un an le 26 juillet entre Sonoran Policy Group et «la conseillère principale d’Ali Haddad», Sabrina Ben, résidente dans le VIIIe arrondissement de Paris.

Les clauses portent sur la fourniture de «services de conseil aux entreprises et aux particuliers» ainsi que «d’autres services sur une base convenue», a expliqué Foreign Lobby, soulignant que c’est le gouvernement des États-Unis qui a publié, conformément à la loi américaine, un document officiel attestant de la conclusion de cet accord.

Selon les conditions de celui-ci, Ali Haddad s’est engagé à rembourser «tous les frais raisonnables et habituels et les frais de déplacement engagés par dans le cadre de l’exécution du présent contrat», en plus de la somme fixe de dix millions de dollars.

Ali Haddad purge actuellement une peine de 18 ans de réclusion criminelle en plus de la saisie de tous ses bien en Algérie et à l’étranger.

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