Beyrouth: «c’est plus fort que la guerre quand on regarde les dégâts»

© Sputnik . Mikhaïl AlaeddineDes voitures endommagées par l'explosion à Beyrouth
Des voitures endommagées par l'explosion à Beyrouth - Sputnik Afrique
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Les violentes déflagrations qui ont secoué Beyrouth le 4 août ont provoqué la sidération des Libanais. Sputnik a recueilli les témoignages d’habitants, abasourdis et choqués, à la suite de cet accident tragique qui a ravagé la capitale.

L’incompréhension. Au lendemain des terribles explosions qui ont retenti, mardi 4 août vers 18h, dans le port de Beyrouth et qui ont ravagé une partie de la capitale, les Libanais sont sous le choc. Dans un article du journal francophone L’Orient-Le Jour, publié ce mercredi, le ton est grave: «Beyrouth, hier soir, ressemblait à un théâtre de guerre».

​Zahra el Amir, correspondante de Sputnik sur place, confie son abasourdissement: «Je ne trouve pas les mots pour décrire mes sentiments, c’est incroyable. […] C’est plus fort que la guerre, quand on regarde les dégâts à travers la ville, on a directement devant nous les images de la guerre. La capitale est presque détruite.»

«Il y a des morts, des gens blessés, des mamans qui cherchent leurs enfants parmi les blessés, des enfants qui ne trouvent pas un de leurs parents dans les hôpitaux», s’émeut-elle au micro de Sputnik.

La journaliste Rania Khalek évoque dans un tweet «des scènes de panique et de chaos à l’intérieur de l’hôpital de Beyrouth, alors que des proches recherchent désespérément des êtres chers, suppliant le personnel de l’hôpital pour obtenir des noms et afin de savoir s’ils ont entendu parler de leurs proches. Les blessés sont soignés dans les couloirs de l’hôpital, il y a du sang partout au sol, le personnel est débordé.»

​L’explosion a été suivie de «tremblements extraordinaires»

Une stupéfaction qui s’explique aisément par la puissance des déflagrations, qui ont tout détruit sur leur passage. De fait, «l’institut américain de géophysique (USGS), basé en Virginie, a précisé que ses capteurs avaient enregistré l’explosion comme un séisme de 3,3 sur l’échelle ouverte de Richter», souligne Le Parisien.

​Un ressenti que confirme la correspondante de Sputnik:

«J’ai entendu une première explosion, suivie d’une autre plus forte avec des tremblements extraordinaires. J’étais chez ma tante à Beyrouth, il y a eu des hurlements, chacun croyait qu’elles avaient eu lieu dans leur immeuble ou celui d’à côté», se remémore Zahra el Amir.

Jointe par Sputnik, Nour, une Beyrouthine, explique que «la puissance du choc de l’explosion» a provoqué «une incompréhension totale». Les gens autour d’elle étaient confus, car ils ne savaient pas si cette détonation était liée «aux tensions politiques dans le pays» ou si «c’était un accident».

Origines du drame

Les autorités libanaises ont confirmé la thèse accidentelle. Selon elles, 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium sont à l’origine des violentes déflagrations qui ont fait au moins 100 morts et 4.000 blessés.

«Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2.750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question», a déclaré le Premier ministre durant la réunion du Conseil supérieur de Défense, selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Malgré ces événements tragiques, les deux témoins mesurent la chance qu’elles, ainsi que leurs proches, ont d’aller bien et d’avoir évité le pire. En effet, pour Nour et ses collègues, l’issue aurait pu être fatale: «nous étions à 5 min de la zone, car c’est le quartier de notre travail, le trafic étant bouché, nous aurions pu y être au moment de l’explosion», conclut Nour.

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