Ces cancers qui ont tué les rescapés d'Hiroshima et de Nagasaki

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La plupart des «Hibakusha» -terme forgé pour décrire les personnes affectées par les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki– sont décédés dans les mois qui ont suivi les attaques. Ceux qui ont eu la chance de vivre encore de longues années se sont avérés plus vulnérables aux leucémies et autres cancers.

Les 75 ans de la bombe atomique au Japon rappellent entre autres les survivants irradiés. Ils ont fait l'objet de discriminations sur la base de la conviction qu'ils aient pu être durement affectés et que leurs enfants présentent des mutations.

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Cependant, ces effets se sont révélés «relativement limités» sur les survivants ayant reçu des doses «significatives» de radiation, suivis pendant plus de 60 ans. Aucun effet génétique n'a été détecté chez leurs enfants, selon de multiples études.

Les effets à long terme de la radiation, tel que le cancer, sont dus aux mutations infligées à l'ADN des cellules. Le gène endommagé par le rayonnement ionisant peut soit se réparer, soit mourir, soit muter. Un cancer provoqué par ces mutations peut se manifester des années après le moment de l'explosion nucléaire.

Leucémie

La radiation –matières radioactives ou rayonnement ultraviolet– est derrière près de 10% des cas de cancer. Et le type le plus meurtrier parmi les Hibakusha a été la leucémie.

Deux ans après que les bombes ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki, une hausse des cas de leucémie a été enregistrée, pour atteindre un maximum quatre à six ans plus tard. Les enfants ont été la catégorie la plus affectée.

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Au total, 204 sur les 49.204 survivants irradiés suivis entre 1950 et 2000 ont succombé à la leucémie, avec un risque attribuable estimé à 46%, indique la Fondation Radiation Effects Research (RERF).

Autres cancers

Il n'y a eu d'augmentation des cas d'autres cancers «solides» (autres que la leucémie) que 10 ans après les bombardements. La hausse concernait tous les types de cancer, surtout celui de l'estomac, du poumon, du foie, du colon, de la vessie, du sein, des ovaires, de la thyroïde et de la peau, ainsi que myélomes multiples.

À la fin des années 1990, 4.687 cas mortels de cancer solide ont été enregistrés sur 50.113 survivants suivis dans le cadre de l'étude de la RERF.

Autres problèmes de santé

Les survivants couraient également un risque élevé de myomes utérins, hépatite chronique, cirrhose du foie, maladie thyroïde et maladies cardiovasculaires. La cataracte figurait aussi parmi les effets de la radiation, mais à court terme.

Les chercheurs ont constaté d'ailleurs des problèmes immunitaires, digestifs et circulatoires chez certains Hibakusha.

Enfants irradiés dans l'utérus

Quelque 70 ans après les attaques, la plupart de la population affectée s'est éteinte. Les enfants qui se trouvaient dans l'utérus des mères irradiées ont été moins atteints de cancers que ceux qui étaient enfants pendant l'explosion. En revanche, l'exposition au rayonnement a eu pour résultats une tête de plus petites dimensions, des handicaps mentaux et des troubles de la croissance.

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