Témoignage de l'infirmière tabassée pour avoir réclamé le port du masque dans un bus du 93

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L’infirmière qui s’était faite passer à tabac par des délinquants dans un bus en Seine-Saint-Denis a raconté à France Info qu’elle s’était adressée aux adolescents «sur un ton sympathique», mais avait été poussée et «mise au sol plusieurs fois».

L'infirmière agressée le 11 août dans un bus de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, pour avoir demandé à deux jeunes de mettre des masques, témoigne auprès de France Info. Lisa, 30 ans, a été insultée et frappée par deux passagers mineurs qui depuis ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue d’une garde à vue.

«Jamais personne n'a cru que ce serait un danger de rappeler quelque chose qui devrait faire partie du respect, de l'humanité», a-t-elle déclaré à France Info.

Lisa était assise dans le bus et discutait justement de l'intérêt du port du masque avec un autre voyageur.

«On a vu ces trois jeunes hommes monter, s'installer autour de poussettes, parler très fort, rigoler, tourner la tête dans tous les sens, sans aucun respect des distances de sécurité», a-t-elle raconté.

Elle a ajouté qu’elle s’était permis d’intervenir, mais «sur un ton sympathique».

«Les loulous, on peut mettre le masque s'il vous plaît.»

Elle a ajouté qu’elle leur avait parlé avec un sourire, admettant toutefois qu’ils ne le «voyaient pas forcément» parce qu’elle avait un masque et des lunettes.

Une femme portant un masque - Sputnik Afrique
Une infirmière tabassée dans un bus en Seine-Saint-Denis pour avoir réclamé le port du masque
Lisa indique qu’elle n’aurait jamais cru qu’un rappel des règles sanitaires allait provoquer un déchaînement de violence, mais constate que le ton est monté assez rapidement.

«C'est notre responsabilité à tous»

Lisa souligne avoir agi en tant que «Française, qu'être humain».

«C'est une pandémie, ce n'est pas une question de siège ou de qui a poussé qui. On parle d'un virus mortel. C'est notre responsabilité à tous de porter le masque», dit-elle, faisant remarquer qu’il est possible de «stopper le virus en portant un bout de tissu ou de papier devant son visage».

L'un des jeunes gens est devenu particulièrement menaçant et a giflé l’infirmière, avant de lui donner des coups de pied et de poing.

«Ils m'ont poussée, ils m'ont mise au sol plusieurs fois», se souvient-elle.

Plusieurs voyageurs finissent par essayer de s'interposer, mais les deux jeunes, décrits comme «grands et forts», poursuivent leurs coups.

«J’ai toujours des contusions, des bleus, des douleurs musculaires. J'ai encore mal au cou, l'un des deux m'a étranglée», témoigne-t-elle.

Au surlendemain de cette agression, Lisa souhaite que des leçons soient tirées de son histoire.

«J'aimerais vraiment qu'ils comprennent que ce genre d'actions, ce genre de comportement est intolérable, qu'ils comprendront la bêtise intense de leurs actions.»

Lisa espère aussi que cela interpellera «d'autres personnes qui sont anti port de masque».

Les cas de Covid-19 en augmentation

Deux adolescents ont été interpellés après avoir roué de «coups de poing, de pied et de tête» une infirmière qui leur avait demandé de porter un masque dans un bus à Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. Présentant de «nombreuses plaies superficielles et contusions», la victime a refusé d'être prise en charge par les pompiers.

Et ce, alors que la hausse du nombre de nouveaux cas de contamination s'accentue en France. Le bilan journalier du jeudi 13 août s'élève à 2.669, contre 2.524 un jour plus tôt, indique l'agence Santé publique France (SPF). Plus de 9.000 nouvelles contaminations ont été signalées au total la semaine dernière, soit une augmentation de 33%, plus forte que celle du nombre de tests réalisés.

Le port du masque est obligatoire pour toute personne de plus de 11 ans à partir du 10 août «dans certaines zones à forte concentration de personnes» à Paris et dans les départements de la Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et du Val-d'Oise, a fait savoir la Préfecture de police.
 

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