Pourquoi le Maroc apporte-t-il un nouveau soutien à l’opposition vénézuélienne dirigée par Juan Guaido?

© AP Photo / Ariana CubillosJuan Guaidó, líder opositor venezolano
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Sur son compte Twitter, le ministère marocain des Affaires étrangères a à nouveau annoncé son soutien à l’opposition vénézuélienne dirigée par Juan Guaido, joignant ainsi sa voix à celle des «États-Unis et au groupe des États [créé en août 2017 et qui réunit 14 pays d’Amérique latine, ndlr]». Cette position a été favorablement accueillie.

Dans la lignée de ses positions précédentes à l’égard de la crise politique au Venezuela, le ministère marocain des Affaires étrangères a publié sur son compte Twitter un nouveau message de soutien à l’opposition dirigée par Juan Guaido. Le Commissaire présidentiel pour les relations extérieures du gouvernement présidé par Julio Borges a également salué sur Twitter le soutien du royaume chérifien «à la cause démocratique» au Venezuela. Les relations sont tendues entre Rabat et Caracas en raison de la position de ce dernier sur le Sahara occidental, que Nicolas Maduro avait qualifié de «territoires occupés».

«Le royaume du Maroc se joint aux États-Unis et au groupe des États [créé en août 2017 et qui réunit 14 pays d’Amérique latine, ndlr] pour soutenir le peuple vénézuélien dans ses efforts pour revendiquer ses droits», écrit la diplomatie marocaine.
«Nous remercions le Maroc d'avoir rejoint la Déclaration commune dans laquelle le monde appelle à la tenue d’élections libres et à une transition au Venezuela. Le soutien à la cause démocratique et le rejet des manœuvres de la dictature pour tenter d'arrêter le changement auquel aspirent les Vénézuéliens sont consolidés», a réagi Julio Borges.

Celui-ci, selon le site d’information marocain Yabiladi, a rencontré le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, fin septembre 2019 à New York, en marge des travaux de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Yabiladi a également indiqué que le royaume chérifien participait aux réunions internationales du Groupe de Lima de soutien à l’opposition vénézuélienne. Le Maroc a ainsi pris part «à la rencontre du 6 août 2019 organisée dans la capitale péruvienne sous la présidence de l’ancien conseiller à la sécurité des États-Unis, John Bolton [fervent défenseur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du Sahara occidental, ndlr]».

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En février 2019, Calos Scull, le représentant diplomatique de Juan Guaido, s'était entretenu à Lima avec Youssef Bella, l'ambassadeur du Maroc au Pérou, concernant les relations entre les deux pays, ont indiqué des sources citées par le site d'information marocain Le 360. Cette rencontre, qui avait eu lieu à l'ambassade du Maroc, est intervenue trois semaines après un entretien téléphonique en janvier entre le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, et M. Guaido.

Selon ces sources, M. Scull a évoqué la vision de la politique extérieure de Juan Guaido envers le Maroc, et en particulier concernant le conflit au Sahara occidental. Le diplomate vénézuélien a affirmé qu'il y aura une «remise en état des traditionnelles relations d'amitié avec le Maroc, qui ont été négativement affectées par l'ingérence du régime de Maduro au détriment de l'intégrité territoriale du Maroc».

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Lors de l'entretien téléphonique que Nasser Bourita a accordé à Juan Guaido «à la demande de ce dernier», Rabat lui a exprimé tout son «soutien» «à toutes les actions menées afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple du Venezuela à la démocratie et au changement». Le communiqué des Affaires étrangères marocaines ne précise cependant pas si Rabat a cessé de reconnaître Nicolas Maduro comme chef de l'État.

«Reconsidérer la reconnaissance de la RASD»

Suite à l’entretien téléphonique entre les deux responsables, Manuel Avendano, le conseiller aux affaires étrangères de l'Assemblée nationale vénézuélienne contrôlée par l'opposition, a déclaré à la presse que le Venezuela avait l'intention de «reconsidérer sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sous le gouvernement du Président par intérim Juan Guaido».

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M. Guaido, renvoyé le 22 janvier 2019 du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim». Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec eux le 23 janvier. M.Maduro a qualifié M.Guaido de Président non-constitutionnel. Lequel est pourtant reconnu comme Président par intérim du Venezuela par une cinquantaine de pays dont la France.

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