Seine-Saint-Denis: «la crise sanitaire a démontré que les inégalités sociales étaient grandissantes» – vidéo

© Sputnik . Oxana BobrovitchUne action Prévention Santé à Stains, en Seine-Saint-Denis
Une action Prévention Santé à Stains, en Seine-Saint-Denis - Sputnik Afrique
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La Seine–Saint-Denis, l’un des départements les plus touchés par la crise sanitaire du Covid-19, accueille depuis le début de l’été une tente nomade associative. À Stains, Sputnik a suivi le travail des volontaires qui y travaillent à la prévention santé, à l’occasion de la venue de la ministre déléguée à la Ville.

À Stains, dans le 93, l’association Banlieues Santé a planté sa tente sur l’esplanade Édouard Glissant. Un médecin et trois infirmières accueillent les riverains pour les informer sur les solutions santé dans une Seine–Saint-Denis qui a payé un lourd tribut à la crise du Covid-19. Hanane A. S., attachée de presse de l’association, explique à Sputnik que «depuis le début de l’été», en collaboration avec le département et avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, ses collègues coordonnent des actions sur le territoire «pour être présents chaque semaine dans une ville différente.»

En période de crise sanitaire aigüe, Banlieues Santé a créé l’application #enmodeconfiné, où elle présente des vidéos détaillant des messages de santé publique en une vingtaine de langues et dialectes, «car la barrière de la langue fragilise face à l’épidémie».

«La crise sanitaire nous a démontré que les inégalités sociales étaient grandissantes. Nous avons décidé de mener les actions encore plus proches des habitants, en bas des tours. Leur dire: il existe des solutions, allez les chercher», raconte à Sputnik Abdelaali El Badaoui, président fondateur de Banlieues Santé.

Il y a un an et demi, des parlementaires de Seine–Saint-Denis, tous bords politiques confondus, ont tiré la sonnette d’alarme face à la désertification médicale du département. Le 93 disposait en 2017 d’une moyenne de 54,6 médecins généralistes pour 100.000 habitants, contre 71,7 en Île-de-France.

Relever le défi de la désertification médicale

Ce 26 août, Nadia Hai, ministre déléguée à la Ville, a fait le déplacement à Stains pour l’occasion. Accueillie par Azzédine Taïbi, maire communiste de la ville, elle n’a pas manqué de saluer le travail «des héros du quotidien» de la crise pandémique et de souligner que «le couple maire-préfet a très bien fonctionné

«Mon but aujourd’hui était de venir à la rencontre de tous ceux grâce à qui la France a tenu: les professionnels de santé, les caissiers dans les magasins, les brancardiers dans les hôpitaux, les éboueurs, ceux qui vivent dans vos quartiers», a déclaré Nadia Hai aux Sannois.
«Aujourd’hui arrivent 83 palettes de masques, ce qui est équivaut à 2,3 millions de masques à destination des gens précaires. Ils seront distribués via les associations au contact avec la population», s’est-elle félicitée.

Pour les membres de Banlieues Santé, il ne s’agit pas de se substituer au réseau qui existe sur un territoire, mais de «baliser le chemin» et d’orienter les gens «pour leur permettre de jouir pleinement de leurs droits qui existent sur leur territoire

«Une approche bienveillante»

D’autant plus que lorsqu’une tente est plantée dans un quartier, l’expérience n’est jamais la même: «de ville en ville, ça change totalement!»

«On se déplace et on déplace notre tente nomade dans un quartier différent. Le but, c’est d’aller au cœur des quartiers pour pouvoir discuter avec les habitants et de leur permettre franchir le premier pas, qui est souvent le plus difficile dans la santé, celui d’en parler», poursuit Hanane A. S.

un bus de la RATP, image d'illustration - Sputnik Afrique
Un chauffeur de bus de la RATP tiré par les cheveux et jeté au sol en Seine-Saint-Denis – vidéo
«Notre but est d’avoir une approche bienveillante, le sourire, l’hospitalité», explique celle qui vient au secours de la population locale. Et pour avoir un retour sur l’initiative, l’association a créé un formulaire «anonyme» dans le but de comprendre l’état des lieux sur le territoire en matière de santé. Les questions sont basiques, mais balisent le terrain: est-ce que les personnes ont un médecin traitant, depuis combien de temps elles ne sont pas allées le voir, etc.

Sur fond de déclarations de Jean Castex, qui n’envisage pas de «payer des masques à des familles qui n’en ont pas besoin», pour la rentrée scolaire, «en Seine–Saint-Denis, la dotation a été revalorisée à la hauteur de 100 euros par enfant», affirme Anne-Claire Mialot. Cela pourrait permettre à certaines familles de pouvoir aussi acheter des masques.

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