La guerre qui ravage le Yémen mais aussi les éléments et l’absence d’entretien ont déjà emporté plusieurs sites du patrimoine cultuel du pays et en ont gravement endommagé d’autres. Aujourd’hui, la menace pèse sur la citée de Sanaa et les «gratte-ciel» de Chibam, cette ville du gouvernorat de l’Hadramaout. Comme l’a souligné à Sputnik Aqil Nassary, adjoint au chef de la Direction des villes historiques du Yémen, si une aide n’est pas fournie dans l’immédiat, ils risquent de disparaître.
«Ces derniers jours, la vielle ville de Chibam a été gravement endommagée: des fissures sont apparues sur les façades des immeubles et plusieurs toits se sont effondrés. En cause, les averses qui se poursuivent et l’incapacité de restaurer au moins le minimum des anciens immeubles», confie-t-il, ajoutant que selon les habitants quelque 208 bâtiments ont été endommagés.
Des efforts sont faits mais les ressources de cette région yéménite sont très limitées, explique l’interlocuteur de l’agence.
Chibam, ville qui ne change pas
Une des plus vieilles villes du pays au même titre que Sanaa, Chibam ne compte pas de bâtiments modernes, certains de ses immeubles n’ont pas moins de 500 ans et ils continuent à être habités depuis des siècles. D’ailleurs, la vie de la ville a peu changé depuis.
Le «Manhattan du désert» est en danger: cette ville du Yémen datant du XVIe siècle avec une architecture toute en hauteur est de plus en plus laissée à l’abandon.
— Sputnik France (@sputnik_fr) August 26, 2020
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Il est considéré que ces édifices en terre sont les premiers bâtiments à étages résidentiels de l’humanité. Souvent surnommés «gratte-ciel» de Chibam, ils risquent aujourd’hui de disparaître.
«Ces 10 dernières années marquées par des combats, il était impossible de maintenir ces édifices, les restaurer ou les réparer, une période très importante pour de si vielles constructions. […] Si la ville n’est pas aidée aujourd’hui, d’ici 10 ans rien ne restera du patrimoine culturel de Chibam», a-t-il souligné.
En attendant l’aide
Selon Aqil Nassary, les organisations internationales n’ont d’abord pas prêté attention à l’état catastrophique de ces sites historiques. L’Unesco a finalement promis une aide mais le montant du soutien financier promis par les organisations internationales reste pour le moment incertain.
«Actuellement, la préparation pour la réalisation d’un projet censé sauver les édifices de Chibam avec le soutien de l’Unesco est en cours par le biais du Fonds de développement social. Nous espérons que, pendant la première étape, une quarantaine d’édifices seront restaurés», conclut M.Nassary.