«On n'est plus au pays de Voltaire»: Onfray défend Valeurs actuelles dans l'affaire Obono

© AP Photo / Ludovic MarinDanièle Obono
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Alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «injures à caractère raciste» après la publication dans Valeurs actuelles d'une histoire de fiction mettant en scène Danièle Obono et face à la vague de condamnations de la classe politique, le philosophe Michel Onfray a pris la défense de l'hebdomadaire.

Au micro de LCI, Michel Onfray a exprimé son soutien à Valeurs actuelles dont la publication d'une fiction présentant la députée de La France insoumise Danièle Obono au temps de l'esclavage a provoqué une vague de condamnations de la classe politique et une enquête pour «injures à caractère raciste» ouverte par le parquet de Paris.

«Je pense que c’est une fiction et qu’on a le droit à la fiction. Moi, je défends la liberté de la presse, pas seulement celle de la gauche», a-t-il avancé.

Il a ajouté que lui aussi était souvent critiqué, mais n'avait pas porté plainte.

«Je ne suis pas une pleureuse... Il faut prendre des coups quand on donne des coups, c'est le jeu démocratique.»

«On n'est plus au pays de Voltaire»

Il a tenu à rappeler que le texte sur Danièle Obono «est une fiction», tout en déplorant l'état de la presse en France.

«On ne sait plus aujourd’hui faire la part de la fiction, de l’humour, de l’ironie, on n’est plus au pays de Voltaire, ni au pays de Rabelais. Il y a des choses qu’on ne peut plus dire aujourd’hui parce qu’effectivement immédiatement vous êtes dans l’idéologie», a-t-il regretté.

«Tous ces gens, comme Rokhaya Diallo, qui nous disent qu’ils ne sont que des descendants d’esclaves: le problème ce n’est pas de savoir ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont dit, ils sont des victimes du simple fait qu’ils sont des descendants d’esclaves. Tous ces gens veulent bien le dire eux, mais ne veulent pas que d’autres le disent», a-t-il résumé.

La fiction dénoncée

Le 27 août, Valeurs actuelles a publié l’épisode «Obono l’Africaine» de la série «Les couloirs du temps», dans laquelle la femme politique, un anneau de fer autour du cou, est plongée dans le passé de l’esclavage. La députée LFI franco-gabonaise l’a aussitôt dénoncé.

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La publication a soulevé une vague de condamnations dans la classe politique.

Emmanuel Macron a appelé en personne la députée pour lui faire part de sa «condamnation claire de toute forme de racisme».

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est «réjoui» dimanche, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, «qu'il y ait eu une indignation collective de la classe politique».

Le 31 août, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour «injures à caractère raciste».  

Dans un communiqué diffusé par Valeurs actuelles, la rédaction a par la suite présenté ses excuses sans pour autant reconnaître la nature raciste du texte.

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