Un moyen de détruire en toute sécurité des cellules cancéreuses proposé par la science russe

© Sputnik . Evgeny BiyatovUne installation laser dans un laboratoire du MEPhI
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Des scientifiques russes ont mis au point une méthode de diagnostic du cancer basée sur l’utilisation d’agents sensibles à la lumière qui pénètrent dans les cellules cancéreuses et, soumis à des ondes d'une certaine longueur, produisent une forme d’oxygène capable de détruire ces cellules et d’endommager les vaisseaux sanguins les alimentant.

Une nouvelle méthode efficace de diagnostic et de traitement des lésions précancéreuses du col de l'utérus a été avancée par des scientifiques de l'université nationale de recherche nucléaire (MEPhI) et de la Première université de médecine Setchenov de Moscou. Selon les chercheurs, l'efficacité de la méthode s’est confirmée chez toutes les patientes ayant participé à l'étude dont les résultats sont publiés par Laser Physics Letters.

Le traitement du cancer du col de l'utérus reste un problème urgent de l'oncologie gynécologique, étant donné que les méthodes actuelles de diagnostic de cette maladie impliquent le plus souvent une intervention chirurgicale. Par exemple, dans certains cas, le prélèvement d'un échantillon de tissu pour biopsie peut provoquer des phénomènes indésirables et entraîner des conséquences dangereuses, comme des saignements utérins, indiquent les chercheurs.

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Les techniques d’imagerie par fluorescence proposées par les scientifiques du MEPhI et de l’université Setchenov permettent d'obtenir des informations sur l'état des tissus sans affecter les processus biologiques qui s'y déroulent.

Dans le cas de l’imagerie par fluorescence et de la thérapie photodynamique (PDT), des photosensibilisateurs (agents sensibles à la lumière) sont introduits dans le sang. Les cellules cancéreuses sont capables d'accumuler ces substances en quantités plus importantes que les cellules saines. Quelque temps plus tard, lorsque la plus grande partie des photosensibilisateurs quittent les cellules saines tout en restant dans les cellules cancéreuses, la tumeur est exposée à un rayonnement d’ondes d'une certaine longueur.

«Le photosensibilisateur de type chlorine absorbe les radiations et produit une forme active d'oxygène qui détruit les cellules cancéreuses voisines et peut endommager les vaisseaux sanguins [de la tumeur, ndlr], empêchant ainsi les cellules cancéreuses d'obtenir les nutriments nécessaires. En outre, la lueur produite par un photosensibilisateur sous un laser est enregistrée à l'aide de méthodes spectrales et vidéo-fluorescentes et permet de déterminer avec précision les limites de la tumeur», explique Paulina Alexeïeva, doctorante à l'Institut des technologies laser et plasma du MEPhI.

Elle fait remarquer dans ce contexte que le diagnostic spectral-fluorescent des tumeurs dans le col de l’utérus permet de contrôler le processus de la PDT à toutes les étapes.

Perfectionner la méthode

À l’issue de l’étude organisée par les scientifiques en commun avec des chirurgiens, toutes les patientes à diagnostic morphologiquement confirmé de leucoplasie (épaississement épithélial et hyperkératose) et de dysplasie cervicale (état précancéreux) ont subi un traitement PDT réussi.

«Dix patientes à diagnostic morphologiquement confirmé de leucoplasie et de dysplasie cervicale ont participé à l'étude. Le protocole de l'étude a été approuvé par le comité de déontologie et d'éthique de l'Institut Levshin d’oncologie», rappelle le chef de l'étude, Viktor Lochtchenov, professeur au MEPhI.

Après trois mois, une régression complète des tissus à altération pathologique (absence de cellules tumorales) a été enregistrée chez toutes les patientes. Selon les résultats de l'étude, il a également été confirmé que l'utilisation de cette méthode contribuait à détruire le virus du papillome humain et permettait de maintenir une structure physiologique normale du col de l'utérus, ce qui est particulièrement important pour les femmes qui envisagent une grossesse.

À l'avenir, les scientifiques du MEPhI prévoient de perfectionner la méthode de thérapie photodynamique afin de pouvoir modifier à temps la tactique du traitement et éviter une sous-exposition ou une surexposition qui pourraient entraîner des rechutes.

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