Produits végétariens: la faible présence d’ingrédients d’origine végétale expliquée par une diététicienne

© Photo Pixabay / Kevin PetitHamburger végétarien
Hamburger végétarien - Sputnik Afrique
S'abonner
Une association de consommateurs vient de jeter un pavé dans la mare: certains produits d’origine végétale seraient constitués principalement… d’eau! L’enquête recommande la prudence face à ces produits ultra-transformés. Une diététicienne détaille pour Sputnik les enjeux nutritionnels liés à ce type de mets.

Des produits végétariens et végans principalement composés d’eau? C’est le résultat d’une enquête menée par l’association de consommateurs CLCV, publié lundi 28 septembre.

salade - Sputnik Afrique
Les menus vegans dans les restaurants britanniques contiennent souvent trop de ce produit
Après avoir analysé 95 articles, «plus de la moitié des produits sont principalement composés… d’eau! Les ingrédients d’origine végétale ne représentent en moyenne que 39% de la recette», affirme CLCV. À noter que les galettes végétales s’en tirent un peu mieux, avec 53% de produits d’origine végétale. Selon CLCV, le reste de la recette serait composé de matières grasses, de sels, d’épices et d’additifs. Parmi les références testées, «huit produits sur dix contiennent au moins un additif», précise l’enquête.

Des affirmations qui ont eu le don d’exaspérer le Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV). Et pour cause, le GEPV s’est fendu d’un communiqué expliquant que «c’est méconnaître un fait très simple: les protéines végétales sont en réalité des farines […] qui doivent nécessairement être réhydratées pour former des produits alimentaires.»

Des produits ultra-transformés

Et d’ajouter que les additifs sont «utilisés pour des fonctionnalités particulières, en particulier pour donner une texture agréable», et qu’ils répondent aux «normes strictes» de l’Agence européenne de sécurité des aliments.

​Interrogée par Sputnik, Kathleen Nunez, diététicienne, concède ne pas «être réellement étonnée par les résultats de l’enquête.» En effet, ce sont des «produits ultra-transformés donc pas nécessairement intéressants pour la santé.» Néanmoins, la diététicienne souligne que l’origine végétale des produits n’est pas en cause.

«Si on prend des saucisses d’origine animale ou des saucisses d’origine végétale, vous regardez la composition des deux, elle est très mauvaise dans les deux cas. Il ne s’agit donc pas d’un problème de source, mais de l’ultra-transformation de ces produits», détaille-t-elle.

Pourtant d’un point de vue nutritionnel, les résultats sont relativement bons. Selon les calculs de l’association, 83% des produits étudiés atteignent la note de A ou B au nutri-score. Comme l’explique Kathleen Nunez, il faut prendre du recul face à ce système d’étiquetage.

«Le nutri-score est trompeur, parce que ça peut être des produits avec des qualités nutritionnelles intéressantes, mais qui consommés à trop grande échelle vont être problématiques», nuance-t-elle.

Kathleen Nunez rappelle malgré tout que l’on peut consommer occasionnellement, une à deux fois par semaine, des produits ultra-transformés sans qu’il y ait d’impact pour la santé.

«Cependant, si vous les consommez quotidiennement, de la même façon que si vous achetez des produits animaux ultra-transformés de type cordon-bleu ou autre, cela sera effectivement dangereux pour la santé.»

La diététicienne plaide pour une meilleure information à destination du consommateur afin de ne pas l’induire en erreur.

Amalgame entre bio, végétal et sain

Le baromètre GEPV-Protéines France publié le 17 septembre révèle d’ailleurs que 92% des Français pensent que les protéines végétales sont de produits bons pour la santé et 73% que ce sont des produits de bonne qualité. Une confusion qui se retrouve chez les patients qui se rendent au cabinet de la diététicienne.

«Quotidiennement en consultation, les gens me disent qu’ils consomment des produits “naturels”, “santé”, des biscuits bio de grandes marques ou autres. En fait, il y a un amalgame qui est fait entre le bio, le végétal et le sain. C’est problématique», regrette Kathleen Nunez.

Comment faire pour tenter remédier à cette situation? Le CLCV propose la création d’un «label officiel reconnu par l’État pour apporter une information fiable et claire au consommateur.»

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала