«Le racisme systémique» est aussi «problématique en France», dénonce le président du CRAN

© AFP 2023 JEAN-PIERRE MULLERLouis-Georges Tin
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Le racisme systémique existe aux États-Unis comme en France, mais l’Hexagone se dit «universaliste» et tarde à le condamner, soutient le président du CRAN, Louis-Georges Tin, sur France info. En outre, la transformation du discours de Macron sur les séparatismes en séparatisme visant les musulmans revêt selon lui une discrimination.

Interrogé au sujet de la discrimination des Noirs, Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires, a déclaré que le racisme systémique existait tant aux États-Unis qu’en France:

«Ce racisme systémique est problématique aux États-Unis, mais il est aussi problématique en France. On a souvent tendance à dire oui, les Américains se montreraient racistes, et puis nous, nous sommes universalistes, nous sommes évidemment à l’écart de tout cela», a-t-il soutenu sur le plateau de France info.

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«La question en France se pose dans un état qui n'est pas si éloigné que ça. Nous avons un racisme systémique, de même qu’un sexisme systémique dans ce pays. Nous sommes toujours prompts à condamner les Américains. En revanche, nous ne sommes pas toujours prompts à balayer devant notre porte», a ajouté M.Tin, auteur de l’ouvrage «Les impostures de l’universalisme».

Discours discriminatoire de Macron

De plus, Louis-Georges Tin a critiqué le changement du discours d’Emmanuel Macron concernant les séparatismes, concept qui s’est transformé en «séparatisme» au singulier, car il «est uniquement ciblé sur et contre les musulmans».

D’après lui, il existe plusieurs types de séparatismes, par exemple économique ou religieux, alors que la discussion ne se focalise que sur les musulmans, ce qui peut être «discriminatoire»:

«Ensuite on nous parle des séparatismes religieux. Je dis qu’il faut parler de tous […] la Miviludes [Mission interministérielle de vigilance contre les dérives sectaires, ndlr] parle de dérives sectaires, aussi bien chez les catholiques ou les musulmans, ou les protestants, on n'en parle pas».

«Je crois qu’elle a un effet de stigmatisation, voire de discrimination», a-t-il regretté.

En évoquant le mouvement Black Lives Matter et son influence sur les résultats de la présidentielle aux États-Unis, Louis-Georges Tin s’est abstenu de faire des pronostics mais a supposé que «cette mobilisation sera extrêmement importante»:

«Il y aura manifestement un avant et un après. Monsieur Trump ne pourra pas sortir indemne de cette campagne», a-t-il lancé, tout en conjecturant que le vote des Afro-américains risquait d’être limité.

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