Un professeur de Yale envisage un «effondrement du dollar» et une chute «de 35% d’ici la fin de 2021»

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L’économiste Stephen Roach s’interroge sur un possible effondrement du dollar, qui pourrait selon lui chuter de 35% d’ici 2021, et perdre son statut de monnaie de réserve mondiale. L’affaissement de l’épargne intérieure conjuguée au déficit de la balance font ainsi planer de lourdes menaces sur le billet vert.

Dans un article publié sur le Financial Times, le chercheur et maître de conférence à Yale Stephen Roach s’inquiète de la fébrilité du dollar et tire la sonnette d’alarme quant à un éventuel krach. Reprenant les mots de Valéry Giscard d’Estaing qui s’interrogeait en son temps sur le «privilège exorbitant du dollar», l’expert affirme que le règne du billet vert touche à sa fin.

«Giscard déplorait que les États-Unis aient profité de la position privilégiée du dollar en tant que monnaie de réserve dominante mondiale et se soient appuyés sur le reste du monde pour soutenir leur niveau de vie trop élevé. Ce privilège est sur le point de disparaître. Un effondrement du dollar est probable et il pourrait chuter de 35% d'ici la fin de 2021», explique-t-il dans son article.

Baisse de l’épargne intérieure et déficit de la balance courante

En cause, une combinaison entre un effondrement de l’épargne intérieure et un déficit de la balance courante. 

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L’épargne intérieure brute est en effet revenue en zone négative au second trimestre 2020, à -1,2%. La balance courante a elle aussi été entraînée vers le bas lors de ce second trimestre 2020, affichant -3,5% du PIB.

Il précise que la crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer un état de fait déjà remarqué auparavant, notamment concernant l’épargne intérieure.

En conséquence, les États-Unis sont en train de liquider l’épargne nette nécessaire à leur capacité de production, ajoute-t-il. Leur position vis-à-vis des prêteurs étrangers ainsi que le statut du dollar s’en trouvent fragilisés.

«La position de l'Amérique en tant que monnaie de réserve dominante dans le monde s'érodant lentement depuis 2000, les prêteurs étrangers sont susceptibles de demander des concessions sur les conditions d'un financement extérieur aussi massif», explique ainsi le chercheur.

Plan de relance européen

L’économiste met également l’accent sur le récent plan de relance économique européen, qui devrait selon lui stimuler l’euro sous-évalué, au détriment d’un dollar «principale devise la plus surévaluée du monde».

Les dernières estimations du Bureau du budget du Congrès (CBO) à propos du déficit fédéral américain, estimé à 16% du PIB en 2020, avant un recul à 8,6% en 2021, ne prêtent pas à l’optimisme pour l’avenir du dollar, ajoute Stephen Roach.

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