Le Président turc réagit aux accusations d’Erevan sur l’ingérence de son pays dans le conflit au Haut-Karabakh

© AP Photo / POOL PHOTORecep Tayyip Erdogan
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Recep Tayyip Erdogan a répondu ce jeudi 8 octobre aux accusations de l’Arménie qui pointe une ingérence de la Turquie dans la guerre au Haut-Karabakh, soulignant que ces allégations ont été lancées «après sa lourde défaite face à l'Azerbaïdjan», rapporte Anadolu.

Lors d’un point presse ce jeudi 8 octobre à Ankara, le Président turc a réagi aux accusations arméniennes concernant l’immixtion de la Turquie dans le conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, relate l’agence de presse turque Anadolu. Recep Tayyip Erdogan s’est également exprimé sur la présence militaire de son pays dans le Golfe, en Libye et en Syrie.

«Après sa lourde défaite face à l'Azerbaïdjan, les tentatives de l'Arménie pour faire passer la Turquie pour une partie prenante dans les affrontements au Haut-Karabakh sont une preuve de la situation critique et désespérée qu'elle traverse», avance M.Erdogan.

La semaine dernière, Emmanuel Macron a fait état de la présence en Azerbaïdjan de 300 combattants venus de Syrie en transitant par la Turquie. Les États-Unis et la Russie ont également annoncé détenir des informations sur l’arrivée de djihadistes dans le Haut-Karabakh en provenance des zones de combat en Syrie en passant par le territoire turc.

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Par ailleurs, hier, le Président iranien Hassan Rohani a affirmé que «le transfert d'un certain nombre de terroristes de Syrie et d'autres régions à proximité de la frontière irano-azerbaïdjanaise était absolument inacceptable», confirmant ainsi les informations de Paris, Washington et Moscou.

Quid des autres régions où la Turquie est présente militairement?

Recep Tayyip Erdogan a également abordé la question de la présence militaire turque dans d’autres régions du monde.

Concernant le Moyen-Orient, le Président turc estime qu’«à l'exception des parties qui cherchent à semer le chaos dans la région, personne ne devrait être dérangé par la présence de la Turquie et de ses soldats dans le Golfe». «Par sa présence militaire, la Turquie contribue non seulement au maintien de la stabilité et de la paix au Qatar, mais aussi dans toute la région du Golfe», affirme-t-il.

Quant à la Syrie, M.Erdogan assure que «la Turquie n’a pas l’intention de rester éternellement dans le nord syrien», précisant que «nous y mettrons fin une fois qu'une solution permanente à la crise sera trouvée».

Intervention en Libye

Par ailleurs, au sujet de la Libye, le chef de l’État turc soutenu que l’intervention militaire turque dans le pays a un seul objectif: faire valoir la légitimité en soutenant le gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale.

«La légitimité finira inéluctablement par prendre le dessus en Libye et les putschistes en seront vaincus à la fin», souligne-t-il. Dans le même sens, il a fait savoir que son pays «poursuivra la coopération avec les États-Unis en Libye dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du soutien à la démocratie et du rétablissement de la stabilité».

À ce propos, les États-Unis, qui jouent double jeux en Libye, compliquent davantage la situation d’instabilité dans le pays.

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En effet, il y a lieu de rappeler que le nouveau ministre libyen de la Défense, le colonel al-Namroush, a été nommé ministre de la Défense du Gouvernement d’union nationale (GNA) par Fayez el-Sarraj suite aux événements ayant secoué fin août la capitale Tripoli. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Fathi Ali Bachagha, proche du mouvement des Frères musulmans*, a été tenu responsable de ces événements et relevé de ses fonctions à son retour d’une visite en Turquie.

Dans cette configuration, les États-Unis soutiennent d’un côté l’intervention de la Turquie, membre de l’Otan, en Libye qui a mis fin à la progression de l’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar vers la capitale Tripoli où siège le GNA contrôlé par les Frères musulmans*.

De l’autre, avec le Royaume-Uni, ils apportent leur soutien à Fayez el-Sarraj dans son bras de fer avec Fathi Ali Bachagha, proche des Frères musulmans* et de la Turquie, sur le contrôle du GNA. Ce dernier s’est installé depuis sa mise à l’écart dans la région de Misrata où se trouve l’une des plus grandes milices armées du GNA.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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