L'Azerbaïdjan et l'Arménie s'entendent sur une trêve au Haut-Karabakh

© Sputnik . Assatour YessayantsDans une localité du Haut-Karabakh
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L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont mis d'accord pour un cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh à partir de midi ce 10 octobre, a annoncé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue de 10 heures de négociations à Moscou.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé qu'après 10 heures de négociations à Moscou l'Azerbaïdjan et l'Arménie sont parvenus à un accord sur un cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh.

«Suite à l'appel du Président russe Vladimir Poutine et conformément aux accords entre le Président russe Vladimir Poutine, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, les parties se sont mises d'accord sur ce qui suit: un cessez-le-feu est proclamé à partir de 12 heures le 10 octobre 2020 à des fins humanitaires pour procéder à un échange de prisonniers et d'autres personnes détenues, ainsi qu'à celui des corps des tués avec la médiation du CICR [Comité international de la Croix-Rouge, ndlr]», a-t-il détaillé.

Bakou et Erevan ont également convenu d'entamer «des négociations substantielles afin de parvenir le plus vite possible à un règlement pacifique». Les parties ont confirmé que le format du processus de négociations sur le Karabakh restait invariable.

Les détails seront concertés

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Selon le texte du document, les modalités concrètes du cessez-le-feu doivent encore faire l'objet de concertations.

Les négociations entre les ministres des Affaires étrangères russe, arménien et azerbaïdjanais Sergueï Lavrov, Zograb Mnatsakanian et Djeikhoun Baïramov sur la situation dans le Haut-Karabakh se sont déroulées à huis clos. Les parties se sont abstenues de toute déclaration avant le début de la rencontre.

Réaction de Paris

Le ministère français des Affaires étrangères a réagi à l’accord par une déclaration de sa porte-parole.

«La France salue l’annonce d’un cessez-le-feu humanitaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il doit maintenant être mis en œuvre et respecté strictement afin de créer les conditions d’une cessation permanente des hostilités entre les deux pays», indique le document. 
«Des discussions substantielles, auxquelles les parties se sont engagées sous l’égide des co-présidents du groupe de Minsk, doivent reprendre sans préconditions. La France reste mobilisée pour y contribuer dans ce cadre.»

Nouvelle guerre au Haut-Karabakh

La situation s’est dégradée le 27 septembre dans le Haut-Karabakh, zone d’un conflit gelé depuis 30 ans. Erevan et Bakou s'accusent l’un l’autre d’avoir déclenché les combats à la ligne de contact, tandis que la république autoproclamée du Haut-Karabakh déplore des tirs d’artillerie sur plusieurs localités, y compris sa capitale, Stepanakert.

L'Arménie a déclaré la loi martiale et la mobilisation générale, affirmant que Bakou bénéficiait du soutien d’Ankara. La Turquie a pour sa part déclaré qu'elle fournirait à l'Azerbaïdjan tout le soutien qui lui serait demandé dans le contexte d'une nouvelle aggravation de la situation.

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Poutine qualifie de «grande tragédie» la situation au Haut-Karabakh
L’Azerbaïdjan a décrété une mobilisation partielle et introduit la loi martiale par endroits.

La Russie, la France et les États-Unis, qui co-président le groupe de Minsk de l'OSCE pour le Haut-Karabakh, ont appelé les parties en conflit à cesser les hostilités et à entamer des négociations sans condition préalable.

Haut-Karabakh, terre de discorde

Le conflit dans le Haut-Karabakh a débuté en février 1988, lorsque la région autonome du Haut-Karabakh a annoncé sa décision de quitter la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan.

Des négociations portant sur un règlement pacifique du conflit sont en cours depuis 1992 encadrées par le groupe de Minsk de l'OSCE, lequel est dirigé par trois co-présidents: la Russie, la France et les États-Unis. L'Azerbaïdjan insiste sur son intégrité territoriale et l'Arménie défend les intérêts de la république autoproclamée, cette dernière n’étant pas partie prenante des négociations.

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