À Toulouse, une ancienne Gilet jaune a créé un escape game dans le cadre duquel les joueurs ont le choix de libérer ou de tuer le Président français kidnappé présent sur le plateau du jeu sous forme de mannequin en plastique. Le jeu existe depuis un an, mais c’est à la suite d’une publication récente dans la Dépêche du midi qu’il a engendré une polémique, allant jusqu’à des menaces de mort à l’encontre de sa créatrice.
Le jeu Arkanes: Live Escape se déroule dans un décor de squat anarchiste, composé de trois salles. L’atmosphère est sombre, avec des canettes de bière vides traînant, des fils électriques et des gilets jaunes. Les murs sont tapissés de graffitis, tels que «Bienvenue chez ceux qui ne sont rien». Des phrases déjà prononcées par le Président, comme «Nous sommes en guerre», résonnent dans les couloirs.
Un escape game à Toulouse propose de "tuer" Emmanuel Macron dans l'un de ses scénarioshttps://t.co/WDAAU9RC1N pic.twitter.com/B2Gy05JAgu
— franceinfo (@franceinfo) October 10, 2020
Toulouse : une salle de jeux propose de "tuer" Emmanuel Macron Une salle d’escape game toulousaine propose de « tuer » le président de la République. La gérante défend le droit à la caricature et la liberté d’expression. pic.twitter.com/jM51Tev1k0
— vaudais toujours (@TFilastin) October 9, 2020
Pendant une heure les joueurs doivent résoudre des énigmes sur fond de politique, le jeu faisant des références à d’autres personnalités politiques, telles que François Fillon, François de Rugy ou Alexandre Benalla. À la fin, les joueurs découvrent le Président dans une pièce secrète. Avec le visage couvert de sang et tuméfié, Emmanuel Macron est ligoté à une chaise roulante.
«Nous proposons aux joueurs trois fins possibles: ils peuvent le libérer en prenant de la poudre de perlimpinpin, le mettre en prison en saisissant le Code pénal ou le tuer en brandissant un cocktail Molotov fabriqué avec un bout de gilet jaune», a expliqué la gérante.
«Droit à la caricature»
Tout en reconnaissant que cette issue du jeu puisse être «choquante», la gérante se défend de toute incitation au crime. La militante revendique également «son droit à la caricature» et «sa liberté d’expression».
«Le fait de le 'tuer', c'est plus un exutoire jouissif mais depuis que je le propose, les joueurs le choisissent beaucoup, cela questionne aussi sa légitimité», insiste-elle auprès de France Bleu.
«Je suis très intéressée à la chose publique, parfois je suis un peu provocatrice mais c'est de l'ironie, et je fais de l'ironie avec des faits réels, qui moi me semblent aberrants. Il y a une dimension politique assumée, cela nous sert à faire réfléchir», conclut-elle.
Gérante menacée de mort et de viol
Après la parution de l’article de la Dépêche du midi, la créatrice de l’escape game a fait l’objet de menaces de mort et de viol sur les réseaux sociaux.
«Certains me souhaitent des contrôles fiscaux, et puis je reçois aussi des menaces de viol, des menaces de mort. J'ai arrêté de les regarder», a-t-elle précisé à France Bleu.
Elle envisage toutefois de modifier le scénario du jeu en remplaçant l’option de l’élimination par celle de la destitution.