Les informaticiens travaillant pour la ville de London, en Ontario, ont conçu un système reposant sur l’IA lequel prédit qui pourrait devenir sans-abri, rapporte Reuters. Il s’agit du premier système du genre au monde.
«Les refuges sont plein à craquer à travers le pays en ce moment», souligne auprès de la fondation Thomson Reuters Jonathan Rivard, directeur de Homeless Prevention à London. «Nous devons faire un meilleur travail en fournissant des ressources aux individus avant qu'ils ne touchent le fond, pas une fois qu'ils le font», expose-t-il.
Situation des SDF face au coronavirus
Alors que le Canada connaît une deuxième vague de cas de coronavirus, le gouvernement de l'Ontario avertit que la province pourrait connaître «les pires scénarios, observés dans le nord de l'Italie et à New York» si les tendances se poursuivent.
Les sans-abri sont particulièrement exposés au risque d'être infectés et d'en infecter d'autres pendant la pandémie, en raison de l'affaiblissement du système immunitaire et du manque d'accès à des abris et à l'assainissement, selon des experts de la santé.
Fonctionnement du système
Lancé en août, Chronic Homelessness Artificial Intelligence model (CHAI) analyse les données personnelles des participants pour calculer qui risque de perdre son logement pendant une période prolongée, détaille Matt Ross, expert en technologies de l'information de la ville qui a contribué à l’élaboration du programme.
Un «sans-abri chronique» est une personne qui séjourne dans un refuge pendant 180 jours ou plus par an.
Le personnel de la ville travaille actuellement avec les refuges, les groupes communautaires et les sans-abri sur la meilleure façon d'utiliser les nouvelles données de l'IA.
Chaque année, plus de 230.000 personnes vivent l’absence de domicile au Canada, «environ 35.000 chaque soir», signale Tim Richter, président de l'Alliance canadienne pour mettre fin à l'itinérance, une association de défense des droits.