Le Front Polisario menace de recourir à «des accords de défense mutuelle» si le blocage persiste au Sahara occidental

© AP Photo / Daniel Ochoa de Olza Des soldats du Front Polisario en parade au village de Tifariti aun Sahara occidental
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La République sahraouie «recourra à l'usage du droit de légitime défense en concluant des accords de défense mutuelle, reconnu par le droit international et la charte fondatrice de l'Union africaine», a déclaré son chef de la diplomatie à la Radio nationale algérienne, la veille de la visite de Jean-Yves Le Drian à Alger.

Lors d’un passage mercredi 14 octobre sur la Chaîne 1 de la Radio nationale algérienne, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a averti que si la situation de blocage sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination persistait, la RASD envisagerait «la conclusion de pactes de défense» avec des pays amis.

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Cette déclaration intervient dans un contexte particulier marqué par deux événements d’importance. Le premier est la visite jeudi 15 octobre à Alger du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Le second est le référendum prévu le 1er novembre sur la nouvelle Constitution algérienne qui autorise l’armée à intervenir dans des opérations de rétablissement de la paix à l’étranger, «dans le cadre d’accords bilatéraux». Décryptage.

«Face à la résistance marocaine et à l'incapacité de la MINURSO [la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, ndlr] à imposer au Maroc le respect de ses engagements signés dans le plan de règlement», la RASD «recourra à l'usage du droit de légitime défense en concluant des accords de défense mutuelle, droit reconnu par le droit international et la charte fondatrice de l'Union africaine (UA)», a déclaré le ministre.

«Les Sahraouis comptent suffisamment de pays et de peuples amis en Afrique et ailleurs dans le monde avec qui il est possible de conclure des accords de défense mutuelle».

Par ailleurs, M.Ould Salek a accusé la France et le Conseil de sécurité de l’Onu d’être responsable du blocage dans la résolution du conflit au Sahara occidental.

«L’État sahraoui et ses responsables, en tête desquels le Président […] Brahim Ghali, pointent […] la France qui entrave le processus onusien de règlement au Sahara occidental, et tient le Conseil de sécurité pour responsable du statu quo dans le processus», a-t-il expliqué.

Le Drian à Alger à deux semaines du référendum

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères est arrivé jeudi 15 octobre à Alger. Il s’agit de sa troisième visite dans la capitale algérienne en moins d’un an, après deux voyages en janvier et en mars 2020.

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Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères informe que Jean-Yves Le Drian abordera avec les dirigeants algériens, à savoir le Président Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Abdelaziz Djerad et son homologue Sabri Boukadoum, les questions d’intérêts communs ainsi que les questions régionales: les crises libyenne et malienne, la sécurité au Sahel et enfin le conflit au Sahara occidental.

Lors de sa conférence de presse à l’issue de ses entretiens, M.Le Drian s’est exprimé sur tous les sujets évoqués dans le communiqué sans souffler mot sur le dossier du Sahara occidental. Cependant, le chef de la diplomatie française a évoqué le référendum sur la nouvelle Constitution algérienne.

«L’Algérie est à la veille d’une étape importante qui va amener le peuple algérien à se prononcer le 1er novembre sur le projet de révision de la Constitution», a-t-il déclaré, relevant que le Président Tebboune avait affiché «ses intentions de réformes des institutions pour renforcer la gouvernance, l’équilibre des pouvoirs et les libertés».

Or, la nouvelle Constitution autorise l’Armée nationale populaire (ANP) après approbation du parlement à participer à des opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations unies» et «à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux avec les pays concernés».

Pour le site d’information marocain Yabiladi, cette Constitution, si elle est adoptée, est «une nouvelle donne dont le Front Polisario essaie de tirer profit alors qu’il entend élargir son expansion dans les zones situées à l’est du mur de sécurité, qu’il considère comme "territoires libérés"» et que le Maroc dénonce comme une provocation.

Ainsi, l’Algérie «laissera-t-elle les plans belliqueux du Polisario la conduire dans une confrontation militaire avec le Maroc?», se demande Yabiladi.
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