Un «village» des porcs en Chine pour les protéger contre les maladies

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Un géant chinois de l'industrie porcine construit des fermes de plusieurs étages pour abriter ses animaux. Le but est d’améliorer les conditions sanitaires d’élevage, alors que les éleveurs ont vu leurs cheptels frappés par plusieurs maladies ces dernières années.

Des fermes de plusieurs étages sont en train de sortir de terre sur la montagne Yaji, dans le sud de la Chine, rapporte le Guardian. Elles sont bâties pour l’entreprise Yangxiang, l'un des géants chinois de l'industrie porcine, afin d’y abriter une partie de ses animaux.

Le plus haut de ces bâtiments compte aujourd’hui neuf étages, alors qu’un autre en construction devrait s’élever jusqu’à douze. Une fois le site achevé, le système d’élevage de la montagne Yaji aura une capacité d’840.000 porcs par an. Des chiffres à donner le tournis, comme le précise Yuanfei Gao, vice-président de Yangxiang au Guardian.

«À chaque étage, nous pouvons élever 1.270 porcs. Mais à l'avenir, avec la conception des nouveaux bâtiments, nous prévoyons d'avoir 1.300 porcs par étage», explique-t-il au quotidien britannique.

Lutter contre les maladies

La construction de ces nouvelles fermes, qui se veulent «biosécurisées», intervient alors que les éleveurs chinois ont vu leurs animaux frappés par plusieurs maladies ces dernières années. Notamment la grippe porcine H1N1 ou la peste porcine africaine, ce qui a abouti à l’abattage de millions de bêtes en 2018.

Des zoonoses en partie aggravées par les spécificités des exploitations porcines chinoises, souvent de petites tailles et mal équipées en matière d’hygiène.

«L'énorme densité de porcs et de poulets, la plupart produits par des exploitations de petite et moyenne taille, à faible biosécurité, interconnectés les unes avec les autres via des réseaux de transport vers un grand nombre d'abattoirs et de marchés humides […] génère des risques de maladies infectieuses», précise au Guardian Dirk Pfeiffer de la City University de Hong Kong.

Une situation qui a poussé les entreprises à investir dans de nouveaux sites, comme celui de la montagne Yaji, qui sera par exemple équipé de zone de quarantaine pour les employés, ou de canalisations spécifiques pour diriger les porcelets morts vers des zones d'incinération.

«Auparavant, il n'y avait pratiquement pas de grandes exploitations agricoles et les fermes familiales étaient monnaie courante. Mais au cours de ces dernières années, le curseur s'est progressivement déplacé vers les grandes exploitations pour une meilleure hygiène et un contrôle de la pollution», explique au Guardian Yao Zuozhun, directeur du Centre de surveillance de l'hygiène animale de Shaungqing.

Hygiène contre bien-être animal?

L’entreprise Yangxiang affirme que ces structures axées sur l’hygiène sont déjà une réussite. 

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Le vice-président Yuanfei Gao précise au quotidien britannique avoir pu limiter les pertes à 10 % de la production durant l’épisode de la peste porcine africaine.

Mais d’autres s’interrogent sur le bien-être animal au sein de ce type de structure, comme Jeremy Marchant-Forde, chercheur en sciences animales au ministère américain de l'Agriculture.

«Le bien-être dans ce type d'environnement, un système très intensif, est très différent de la production extérieure typique du Royaume-Uni, par exemple. Cela peut bien présenter certains avantages sur le plan de la santé. Mais en fin de compte, vous ne pouvez pas appeler cela un grand bien-être», déclare-t-il au Guardian.
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