Des chercheurs expliquent pourquoi le SARS-CoV-2 se répand mieux que le coronavirus de 2003

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Des chercheurs ont tenté de déterminer pourquoi le SARS-CoV-2 est plus infectieux que son prédécesseur de 2003. Selon eux, il dispose d’un récepteur très abondant dans les tissus humains, notamment dans les fosses nasales, et peut dès lors facilement s’y introduire.

Le nouveau coronavirus, qui donne lieu à une pandémie depuis fin décembre 2019, dispose d’une deuxième «clé» que ne possédait pas son prédécesseur, le SARS-CoV, qui avait infecté «seulement» 8.000 personnes en 2003. Une équipe de chercheurs finlandais et allemands ont découvert que cette «clé» est un récepteur appelé neurophiline-1, présent dans les voies respiratoires, les vaisseaux sanguins et les neurones.

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«Le point de départ de notre étude était la question de savoir pourquoi le SARS-CoV, un coronavirus qui a conduit à une épidémie beaucoup plus limitée en 2003, et le SARS-CoV-2, se propagent de manière si différente même s'ils utilisent le même récepteur principal ACE2», indique Ravi Ojha, contributeur de l’étude publiée le 20 octobre dans la revue Science.

«On savait que le SRAS-CoV-2 utilise le récepteur ACE2 pour infecter nos cellules, mais les virus utilisent souvent plusieurs facteurs pour maximiser leur potentiel infectieux», explique le Dr Giuseppe Balistreri, chef du groupe de recherche sur la biologie des cellules virales à l’université d’Helsinki et co-auteur de l’étude.

Selon lui, la neurophiline-1 est particulièrement abondante dans les fosses nasales, contrairement à l’autre récepteur. C’est pourquoi le nouveau coronavirus est particulièrement infectieux et a pu se propager pour devenir une pandémie, poursuit le chercheur.

Signe des virus les plus dévastateurs

Les chercheurs étudient la séquence du génome du nouveau coronavirus depuis qu’elle est devenue disponible fin janvier. «Quelque chose nous a surpris», confie le Dr Balistreri, «par rapport à son parent plus ancien, le nouveau coronavirus avait acquis un "morceau supplémentaire" sur ses protéines de surface, que l'on trouve également dans les pics de nombreux virus humains dévastateurs, dont le virus Ebola, le VIH et les souches hautement pathogènes de la grippe aviaire, entre autres».

D’autres équipes de chercheurs en Australie et au Royaume-Uni soutiennent leur hypothèse, puisqu’ils ont obtenu des résultats similaires. Cette découverte est particulièrement importante pour trouver un moyen de combattre le virus. Les scientifiques ont déjà démontré en laboratoire que bloquer spécifiquement la neurophiline-1 réduisait considérablement son potentiel infectieux.

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