Elle publie la caricature d’une déesse en Inde et se fait menacer de mort

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Une avocate indienne spécialisée dans la lutte contre les agressions sexuelles a tweeté un dessin faisant le lien entre un viol et l’adoration d’une déesse hindoue, ce qui a choqué des milliers de personnes sur les réseaux sociaux. Elle a été menacée de mort et de viol et de nombreuses plaintes ont été déposées à son encontre, rapporte franceinfo.

Tollé sur les réseaux sociaux indiens depuis le 19 octobre, lorsque l’avocate Deepika Singh Rajawat a publié sur son compte Twitter une caricature représentant Dourga, l’une des principales divinités de la religion hindoue et célébrée à l’automne un peu partout dans le pays. La polémique reposait sur le fait qu’elle met en parallèle un homme en train d’écarter les jambes d’une femme et un homme, exactement dans la même position, qui vénère la déesse en lui présentant des offrandes.

La comparaison n’a pas du tout plu à de très nombreux croyants qui ont menacé l’avocate. Elle a toutefois refusé de supprimer sa publication. «Je suis hindoue moi-même, pourquoi irais-je critiquer ma propre foi? Il s’agissait de faire bouger les mentalités», s’est-elle défendue, citée par franceinfo. Tout comme les hommes célèbrent les déesses, ils doivent traiter «les femmes avec dignité, toute l’année».

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Plusieurs personnes se sont rendues jusqu’à son domicile en pleine nuit, criant qu’ils allaient «creuser sa tombe». Si la police les a dispersées, elle a refusé de protéger l’avocate. «Je reçois des menaces de mort, des menaces de viol. Mais la police ne me protège pas. Au lieu de cela, je suis accusée par la police, sur des bases complètement contraires à la loi», affirme-t-elle.

Des plaintes déposées

De nombreuses plaintes ont été déposées, se basant sur l’offense aux sentiments religieux dont Deepika Singh Rajawat se défend. Selon elle, des groupes hindous classés politiquement à droite ont tenté de la réduire au silence et de la faire arrêter. L’avocate n’a toutefois pas encore été mise en examen.

«S'ils peuvent prouver que les viols n'ont pas lieu en Inde, je présenterai des excuses publiques. Je n'ai pas non plus retiré la caricature car elle n'était pas destinée à blesser les sentiments religieux mais à souligner l'hypocrisie de la société envers les femmes», réplique-t-elle. Selon le site indien Newsclick, elle a été largement soutenue par les associations féministes du pays, des leaders de l’opposition ainsi que des acteurs et réalisateurs de Bollywood.

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