Poutine et Assad expliquent pourquoi il faut lever l’embargo économique contre la Syrie

© Sputnik . Alexeï Nikolski / Accéder à la base multimédiaVladimir Poutine et Bachar el-Assad lors d'une visioconférence (9 novembre 2020)
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Retour de réfugiés syriens, menace de radicalisation de certains d’entre eux dans les pays d’accueil, succès dans la lutte contre le terrorisme en Syrie. Autant de sujets qui ont été abordés lors d’une visioconférence entre Vladimir Poutine et Bachar el-Assad.

Le foyer du terrorisme international a de fait été éliminé en Syrie, notamment grâce aux efforts déployés par la Russie, l’Iran et la Turquie, a déclaré ce lundi 9 novembre Vladimir Poutine lors d’une rencontre en duplex avec son homologue syrien Bachar el-Assad.

La Russie ne cesse d’œuvrer «pour un règlement de la situation à long terme en Syrie, pour rétablir sa souveraineté, son unité et son intégrité territoriale. Il faut également noter le travail efficace réalisé dans le cadre du format d’Astana avec la participation de nos partenaires iraniens et turcs. Grâce à nos efforts conjoints, nous avons réussi à faire beaucoup de choses: le foyer du terrorisme international en Syrie a pratiquement été éliminé», indique le Président russe.

Il rappelle que le niveau de violence a baissé en Syrie qui revient à une vie paisible et où «un processus politique inclusif est en cours sous les auspices des Nations Unies».

Conférence de Damas sur les réfugiés

La prochaine conférence internationale sur les réfugiés et les personnes déplacées, qui se tiendra à Damas les 11 et 12 novembre, devrait accélérer le retour des réfugiés dans leur pays, a estimé le chef d’État russe.

«Nous espérons que la conférence portera ses fruits, qu’elle permettra d’intensifier le processus de retour des réfugiés et contribuera à l’amélioration de la situation à long terme en Syrie», note-t-il.

Il souligne d’ailleurs que la Russie aide à organiser la conférence de Damas qui réunira les représentants de nombreux pays, de l’Organisation des Nations unies et du Comité international de la Croix rouge (CICR).

La délégation russe à la conférence, qui comprendra des spécialistes d’une trentaine de ministères et départements, sera parmi les plus nombreuses. Ses spécialistes prévoient de tenir des rencontres en marge de la conférence avec leurs collègues syriens pour discuter des projets conjoints. La Russie envisage en outre de remettre plus de 65 tonnes de fret humanitaire à la Syrie, a annoncé M.Poutine.

Assad compte sur la levée du blocus économique

Bachar el-Assad espère pour sa part que la conférence de Damas conduira à la levée du blocus économique imposé à la Syrie.

«Nous faisons grand cas de l’intérêt que d’autres États portent à cette conférence. Nous espérons qu’on pourra alléger quelque peu l’embargo économique actuel, voire le percer grâce à nos efforts conjoints. Cela créera des conditions propices pour le retour des réfugiés», expose le Président syrien.

Il a remercié Moscou pour son assistance accordée «malgré toutes les pressions et sanctions internationales visant cette conférence».

«Nous sommes persuadés que la conférence sera un succès et nous comptons collaborer avec la Russie et d’autres États sur cette question. Nous sommes certains que, par analogie avec les résultats de la Seconde Guerre mondiale, la vérité est de notre côté et que nous serons en mesure de la défendre», avance-t-il.

Plus de 6,5 millions de réfugiés syriens toujours à l’étranger

Selon Vladimir Poutine, «malheureusement plus de 6,5 millions de réfugiés restent actuellement à l’étranger», «la plupart d’entre eux sont des citoyens valides qui pourraient et devraient participer à la reconstruction de leur pays».

«L’ampleur de la catastrophe humanitaire reste très importante. Maintenant que la paix est au rendez-vous dans la majeure partie de la Syrie, il y a une bonne occasion d'assurer le retour massif des réfugiés chez eux. Et bien sûr, il importe que ce processus se déroule naturellement, sans contrainte», indique M.Poutine.

Pour ce faire, il faut que chaque Syrien prenne une décision en obtenant des informations dignes de foi sur l’état des choses et notamment sur les mesures politiques et sociales que les autorités syriennes prennent pour rétablir les conditions de vie normales, à son avis.

Plus de 850.000 personnes sont déjà rentrées dans le pays et plus de 1,3 million de personnes déplacées en Syrie ont regagné leur foyer, d’après les données du Président russe.

Certains États cherchent à «politiser le problème des réfugiés»

Le Président syrien juge que le problème des réfugiés est une question humanitaire, mais «de nombreux États essaient de la politiser».

«C’est un problème national, les autorités syriennes sont intéressées à le régler. C’est une priorité pour notre gouvernement, surtout après la libération de plus grande partie des territoires de la République syrienne. Et nous avons pu éradiquer le terrorisme sur ces territoires», note Bachar el-Assad.

Il souligne que de nombreux réfugiés et personnes déplacées ont quitté leur foyer par crainte d’actes terroristes ou en raison de l’infrastructure défaillante en Syrie.

Radicalisation des jeunes réfugiés à l’étranger

Vladimir Poutine rappelle que le retour des réfugiés en Syrie répond aussi aux intérêts de leurs pays d’accueil, avant tout des pays voisins de la Syrie, puisque les jeunes réfugiés peuvent constituer une menace en tombant sous l'influence d'extrémistes.

«Les jeunes réfugiés tombent souvent sous l'influence de radicaux, ils rejoignent leurs rangs et peuvent constituer une menace pour les pays d’accueil», prévient le chef d’État russe.

Enfin, les coûts d’hébergement des réfugiés syriens représentent une charge importante pour les pays d’accueil, conclut-il.

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