Des milliers de morts supplémentaires du cancer à craindre à cause de l’épidémie, selon un spécialiste

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Des milliers de personnes «qui n’auraient pas dû mourir» décéderont du cancer «dans les cinq ans qui viennent», estime sur BFM TV et RMC le président de la Ligue nationale contre le cancer. En cause: le manque de dépistages et la baisse de la qualité de la prise en charge de ces patients.

Invité sur BFM TV et RMC le 12 novembre, Axel Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer, s’est montré inquiet face à la perturbation du suivi des patients atteints du cancer à cause des restrictions liées à l’épidémie en France.

«Je ne peux pas rentrer dans le détail, mais on est sûr que la diminution de la qualité de la prise en charge des personnes atteintes de cancer, durant ces deux vagues, créera des milliers de morts supplémentaires dans les cinq ans qui viennent, qui n'auraient pas dû mourir», a tranché le médecin.

Selon lui, le retard des dépistages et la baisse de la qualité du suivi de ces patients à cause du Covid-19 provoqueront une hausse de la mortalité. Le médecin a également cité une étude britannique parue récemment dans la revue British Medical Journal, selon laquelle un retard des traitements contre le cancer, même d’un mois, augmenterait la mortalité de 6 à 13%. 

M.Kahn a par ailleurs rappelé que l’Hexagone voit mourir 156.000 personnes par an à cause du cancer. 

Le retard des traitements préoccupe

Le même avis est partagé par le professeur Marc Ychou, directeur général de l’Institut du Cancer de Montpellier. Il a confié auprès de France info que «lors du premier confinement, [ils ont] reçu beaucoup moins de patients, en enregistrant une baisse de 30 à 40% de diagnostics».

«Nous savons déjà que ce retard de diagnostic aura un impact. Malheureusement, il est aujourd’hui impossible de savoir combien de patients seront concernés», estime-t-il.

Parmi les cas dramatiques, il a cité l’exemple d’une patiente dont la tumeur avait atteint un stade avancé pendant qu’elle attendait des mois pour consulter à la suite d’une mammographie.

Aucune déprogrammation chirurgicale liée au cancer n’est pour le moment prévue à l’Institut du Cancer de Montpellier, a-t-il toutefois rassuré.

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